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Sport et finance, une saine compétition

Créé le

23.01.2024

-

Mis à jour le

24.01.2024

Cette année, la moitié de la population mondiale sera devant son écran pour suivre les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Comme pour d’autres rencontres et événements sportifs, y compris auprès des amateurs et à l’échelle locale, aucune des grandes banques françaises ne manque à l’appel.

L’Atlantique, l’océan Indien, l’océan Pacifique et... le port de Brest. L’année 2024 a débuté avec une nouvelle course autour du monde en solitaire. Parmi les six marins au départ, Charles Caudrelier sur le Maxi Edmond de Rothschild ou Armel Le Cléac’h sur le Maxi Banque Populaire. Le monde bancaire prend le large, avec l’Arkéa Ultim Challenge Brest 2024 et ses géants volants des mers. Pour sa dixième édition, en novembre prochain, le Vendée-Globe réunira quant à lui 114 marins et leurs partenaires de la banque-assurance pour les soutenir, des entreprises du territoire et de l’écosystème des courses à la voile, les partenaires de l’événement et les sponsors des skippers : Apicil, April, Macif, MACSF ou Crédit Mutuel. Les représentants du groupe mutualiste détaillent dans ce dossier les valeurs portées par la voile pour ses élus et collaborateurs. « Lorsque Ian (Lipinski, skipper de la Team Crédit Mutuel, ndlr) intervient à Sarrebourg ou à Clermont-Ferrand, à Lille ou à Caen, il ne parle pas simplement d’un sport. Il partage une aventure humaine authentique », s’enthousiasme Daniel Baal, directeur général du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Le skipper était également présent le 10 janvier à Paris La Défense, pour le lancement du plan stratégique 2024-2027 de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, « Ensemble Performant Solidaire ».

Bien au-delà, partout dans le monde, cette année vibre déjà dans la perspective des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août, suivis des Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre.

Le corps et l’esprit

Plus de 4 milliards de téléspectateurs suivront ces « Jeux à la française », écologiques, inclusifs et pour tous. Les JO de Paris 2024, ce sont : 41 sites olympiques et 20 sites paralympiques en région parisienne, et bien d’autres en France, jusqu’à Tahiti ; 206 pays participants ; 30 000 personnes qui auront travaillé sur les chantiers depuis 2017 ; 14 500 sportifs installés au Village des athlètes, dont l’inauguration est prévue ce 29 février. De 6,9 milliards d’euros estimés en phase de candidature, les budgets du Comité d’organisation (Cojop) et de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) ont été rehaussés à 8,8 milliards d’euros.

Le premier partenaire premium de cet événement hors normes ? Le groupe BPCE. Selon la tradition antique, la flamme olympique sera allumée le 16 avril dans le sanctuaire d’Olympie en Grèce, à l’aide des rayons du soleil. Son parcours fera rayonner le nom des réseaux Banque Populaire et Caisse d’Épargne, parrains officiels au même titre que Coca-Cola, en s’appuyant sur des partenaires techniques tels que Visa ou La Poste. La flamme olympique embarquera ensuite sur le Belem, l’un des plus anciens trois-mâts d’Europe dont les Caisses d’Épargne sont mécènes via la Fondation Belem Caisse d’Épargne. Son épopée dans l’Hexagone débutera à Marseille, le 8 mai. Lascaux, Carcassonne, le Mont Saint-Michel, Versailles, Verdun, les plages du débarquement, etc. : son parcours et 500 porteurs individuels feront rayonner aussi l’histoire de France. Les fédérations et clubs du pays y contribueront avec des relais collectifs mettant à l’honneur leur sport, surfant sur les vagues de Biarritz ou gravissant le mont Ventoux. La flamme s’essayera même au tennis, en passant à Roland-Garros, et voguera enfin vers la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Polynésie française et La Réunion, avec le « Relais des Océans  ».

Au pays de Descartes, le groupe BPCE entend remédier au dualisme entre l’esprit (res cogitans) et le corps (res extensa) en donnant une place nouvelle aux activités physiques dans la vie quotidienne des citoyens. Plusieurs initiatives s’inscrivent dans cette démarche : favoriser l’exercice et la pratique du sport au sein des entreprises, un élément important voire essentiel du bien-être mental et psychologique, un esprit sain dans un corps sain (mens sana in corpore sano).

Le corps social est aussi concerné. L’inclusion constitue un thème majeur pour tous les acteurs de la banque et de l’assurance dans leur alliance avec les milieux du sport. Elle s’illustre au quotidien et sur tous les terrains, grâce à la proximité des conseillers auprès de leurs clients particuliers et professionnels. Elle prend également forme avec des initiatives pour la reconversion d’anciens sportifs, concourant à la mixité dans les entreprises de la finance. Le sport comme levier d’inclusion répond en outre aux fragilités de certaines populations, révélées après la crise sanitaire, et à l’enjeu national de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, notamment dans les communes populaires.

L’engagement financier, la valorisation de la marque, les conventions parfois contraignantes en termes de communication pour de grands événements, et le retour sur investissement sont en revanche des aspects sur lesquels le secteur de la finance reste discret. Cela ne l’empêche pas de maintenir des partenariats de très longue durée associés à leurs marques : le football pour Crédit Agricole ou le tennis pour BNP Paribas, depuis 50 ans ; le cyclisme pour LCL depuis plus de 40 ans ; le rugby pour Société Générale depuis 35 ans – « une longue histoire d’amitié, de sport et de solidarité », explique le groupe rouge et noir.

La balle au centre

Le 2 février débutera le Tournoi des Six Nations, avec France-Irlande. En bonne place parmi les partenaires de la Fédération française de rugby (FFR), Société Générale et GMF. L’un et l’autre sont des fidèles de l’ovalie. En 2023, la banque s’est associée pour la septième fois à la Coupe du monde de rugby.

Le groupement des professionnels Sporsora du sport business (événementiel, marketing sportif, commerce et sponsoring) – avec pour partenaires premium Allianz ou BpiFrance et pour membres la Caisse des dépôts, le CIC, Groupama, la Maif ou la Matmut – a estimé entre 15 et 20 millions d’euros l’engagement des principaux partenaires de Coupe du monde de rugby 2023 (Société Générale, Capgemini, MasterCard, Land Rover, Asahi Breweries et Emirates), dont les revenus exceptionnels ont permis de réduire le déficit chronique de la FFR.

Société Générale s’est impliquée dès 1924 en faveur du rugby. Si le partenariat n’a cessé de se renforcer en France et à l’international, sa fondation d’entreprise, C’est vous l’avenir, accompagne également des projets et des associations qui utilisent ce sport comme outil d’insertion sociale. Au Crédit Agricole, au Crédit Mutuel ou dans le réseau des Caisses d’Épargne, chaque caisse, locale ou régionale, a son propre budget pour soutenir des clubs, manifestations sportives ou culturelles. Quatre Caisses régionales du Crédit Agricole ont ainsi créé avec la Ligue Occitane Rugby le « Défi mozaïque », qui récompense les clubs les plus complets, tandis que le groupe Arkéa, par exemple, est un partenaire majeur de l’Union Bordeaux-Bègles, du Rugby Club Vannes ou encore de L’Aviron Bayonnais.

L’ancrage territorial prend tout son sens, dans toutes les disciplines. La Caisse d’Épargne Rhône-Alpes est ainsi naturellement partenaire de la Fédération française de ski. Quant au Crédit Mutuel de Bretagne, il s’implique dans la voile, mais aussi dans le football (auprès des clubs de Brest, Rennes, Guingamp et Lorient, par exemple), comme le Crédit Mutuel du Sud-Ouest (les Girondins de Bordeaux, équipes masculine et féminine (photo), par exemple). Il y a aussi maintenant l’ « Arkéa Park », qui pourra accueillir 15 000 personnes, et son équipe de Ligue 1 Stade Brestois 29, que le groupe accompagne depuis 50 ans...

En termes de popularité, à l’échelle nationale, le ballon rond reste le vainqueur. Et dans ce domaine, c’est le Crédit Agricole qui marque. Partenaire de la Fédération française de football (FFF) à tous les niveaux (des amateurs aux équipes de France), il estime que cet engagement historique, « grâce à ses multiples facettes, est un reflet de notre engagement dans la valorisation des territoires et l’inclusion sociale », renouvelant pour cinq ans son partenariat avec la FFF en juillet dernier.

L’autre banque verte, BNP Paribas, a associé son nom au tennis, le troisième jeu de balle le plus populaire en France. En parallèle de cette démocratisation, dans les années 2000, BNP Paribas est devenu une référence dans le milieu, sponsor de la Coupe Davis, de la Fed Cup et du Masters féminin, puis de différents tournois comme Paris-Bercy, Monte-Carlo, Rome et Indian Wells. En 2023, le groupe a ainsi soutenu 14 tournois professionnels des circuits ATP et WTA, ainsi que plus de mille tournois amateurs, universitaires et juniors dans le monde. Parmi les sports professionnels dont les compétitions et équipes sont le plus suivis s’ajoute notamment le basket-ball. On pourrait aussi citer le volley-ball, le hand-ball, comme d’autres sports, individuels.

Tous n’ont pas les honneurs des Jeux Olympiques. Parmi les arts martiaux, par exemple, le judo, dont la Fédération française (FFJ) est soutenue par le groupe Crédit Agricole depuis plus de 30 ans, a fait son apparition aux JO de Tokyo, en 1964, et n’a pas quitté le programme olympique à compter des Jeux de Munich de 1972, et de ceux de Barcelone, vingt ans plus tard, pour le judo féminin. En revanche, le karaté, qui était associé aux derniers Jeux de Tokyo, n’a plus sa place. Paris 2024 n’a eu le droit qu’à quatre sports additionnels (au lieu de cinq) : l’escalade, le surf, le skateboard ont été reconduits, le breakdance ajouté. L’e-sport n’est pas au programme, mais il a lui aussi ses supports dans le monde bancaire, avec Crédit Agricole et La Banque Postale.

Dès lors, l’esprit de compétition peut être sain, en oubliant un temps la concurrence et ses rivalités d’intérêt. Les jeux à la française sont aussi l’occasion de le rappeler.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº889
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