Le potentiel de hausse des MNI
reste limité en 2024

Après une année 2023 solide pour leurs marges nettes d’intérêt (MNI), les banques européennes auront des difficultés à reproduire cette performance en 2024. Selon S&P, les MNI ont déjà atteint leur pic en Suède, au Royaume-Uni ou encore aux Pays-Bas et devraient baisser jusqu’en 2024/2025. Elles plafonneraient cette année en Italie, en Espagne, dans certains pays nordiques mais celles des banques françaises et des caisses d’épargne allemandes continueraient à croître. « Le moteur NIM se comportera différemment selon les marchés et les banques [...] divers facteurs – concurrence sur les marchés du crédit et des dépôts, trajectoire attendue des taux d’intérêt, comportement des déposants, programmes de couverture bancaire – dicteront la voie à suivre », indique dans une note S&P. Alors que les coûts ont crû en 2023, elle voit très peu de banques capables de les réduire d’ici fin 2025. Pour Fitch, la rentabilité du secteur bancaire en Europe occidentale restera résiliente, malgré la pression sur les revenus. « Les conditions de crédit plus strictes dans toute la région ont affecté les volumes de prêts en 2023, mais nous prévoyons une légère reprise de la croissance en 2024 qui devrait se traduire par une certaine croissance des prêts, ce qui devrait soutenir le revenu d’intérêts nets », souligne Fitch dans un rapport. De son côté, Scope anticipe un secteur bancaire européen résilient en 2024, mais un revenu net de 10 % et 18 % inférieur au consensus pour 2024 et 2025. L’agence européenne voit les marges se contracter à un rythme modéré au second semestre, à mesure que la concurrence pour les dépôts augmentera, après les remboursements ciblés des opérations de refinancement à plus long terme (TLTRO) et l’accélération du resserrement quantitatif de la BCE. Les revenus diminueraient quelque peu en 2024, entraînant une légère détérioration des ratios coût/revenus.