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SREP

Le secteur bancaire résiste

Créé le

15.03.2023

-

Mis à jour le

21.03.2023

En dépit des risques accrus pour le système financier, de la hausse des taux et des nombreux chocs externes, les banques européennes ont tenu bon l’année dernière. Les résultats du processus de contrôle et d’évaluation prudentiels SREP publié en février par la Banque Centrale Européenne (BCE) indiquent que la rentabilité des établissements bancaires supervisés a, jusqu’à présent, bénéficié de la remontée des taux. Leurs scores SREP – qui résultent d’une évaluation, entre autres, du modèle économique, de la gouvernance, des risques pesant sur le capital ou la liquidité – n’ont été que très peu impactés. De quoi prendre du recul sur l’agitation des marchés de mars dans les valeurs bancaires.

En 2022, 92 % des établissements ont obtenu le même score SREP qu’en 2021. Seulement 4 % ont vu leur score se dégrader. Des chiffres rassurants vu la légère hausse des exigences et recommandations totales en fonds propres. Pour 2023, celles-ci s’établissent à 15 %, en moyenne, des actifs pondérés des risques (Risk-Weighted Assets, RWA), après 14,7 % en 2022. Celles portant sur les fonds propres de catégorie 1 (CET1) sont passées à environ 10,7 % des RWA, contre 10,4 % en 2022. Cette progression s’explique par le relèvement des coussins contracycliques agrégés de 0,03 % à 0,22 %, qui fait suite à des décisions de plusieurs autorités nationales. L’exigence moyenne combinée des coussins, qui incluent ceux pour le risque systémique, s’établit à 3,8 % au premier trimestre 2023, contre 3,6 % au premier trimestre 2022.

Les exigences les plus élevées ont été fixées aux petits prêteurs du marché (15,9 %), les prêteurs aux entreprises et grossistes (15,2 %), les banques universelles et d’investissement (15,1 %) et les groupes bancaires d’importance systémique mondiale (15,1 %). Pour autant, les institutions importantes maintiennent de solides positions de capital et de liquidité, la grande majorité dépassant les exigences.

À l’échelle hexagonale, cette solidité figure d’ailleurs au premier plan du rapport 2022 de la Fédération bancaire française (FBF, actionnaire de La Revue Banque), qui cite François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, à propos des banques françaises et de leur « situation financière et prudentielle solide ».

La qualité des actifs, elle, continue de s’améliorer. Le volume des créances douteuses (NPL) a chuté à 349 milliards d’euros fin septembre 2022, contre 1 000 milliards fin juin 2015.

En revanche, la BCE alerte sur l’accroissement continu des expositions des banques importantes aux opérations à effet de levier. En mars 2022, l’institution les avait informées de ses attentes en matière de mise en place de cadres internes d’appétit pour le risque pour ce type de transactions. Elle avait inclus un complément de capital spécifique dans l’exigence de pilier 2 (P2R) pour quelques entités très exposées ou ne disposant pas de contrôles des risques très efficaces dans ce domaine. Cette résilience du secteur bancaire sera de nouveau sous la loupe de la BCE, qui examinera au cours du premier semestre, dans le cadre des tests de résistance conduit par l’EBA, 57 grandes banques de la zone euro et en parallèle, 42 banques non incluses dans l’échantillon de l’EBA.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº879
RB