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Recrutement

Emploi dans la bancassurance : moins d’offres mais plus de qualification

Créé le

28.07.2023

-

Mis à jour le

25.08.2023

2022 a été une année record en terme d’embauches. À horizon 2030, le secteur bancaire et assurantiel amorce une réorientation à la baisse induite par des gains de productivité.

Près de 49 000 embauches en 2022, les chiffres de l’Association française des banques (AFB) illustrent une dynamique retrouvée (+21 % par rapport à 2021), avec surtout des contrats à durée indéterminée (73,1 %), des profils jeunes (un recruté sur trois a moins de 30 ans) et un équilibre de genres. Le syndicat national de la banque et du crédit (SNB) partage ce constat, précisant que les banques mutualistes « portent à elles seules 50% des recrutements en 2022 ». Il craint néanmoins la diminution des effectifs de certains établissements (Société Générale, Orange Bank, HSBC, BNP Personal Finance, LCL, Natixis et La Banque des Caraïbes) « dans un futur proche ».

En 2022, les effectifs du secteur bancaire (349 100 salariés) se stabilisent, restent d’abord des emplois de proximité (relation clients), offrent de la promotion interne et intègrent de plus en plus d’alternants, une façon de corriger certains déséquilibres et d’attirer de jeunes talents (cf. encadrés). « Ces chiffres démontrent à quel point les banques sont, partout sur le territoire, des acteurs d’intégration et d’évolution », se félicite Maya Atig, directrice générale de l’AFB.

Le nombre de cadres (70 %, +15 points depuis 2012) va continuer de croître. Les Métiers en 2030, rapport réalisé par France Stratégie et la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), constitue une précieuse base de réflexion.

Deux facteurs

Après avoir créé « beaucoup d’emplois dans les années 2000, sous l’effet de la globalisation financière », le secteur bancaire et assurantiel verrait à l’avenir son emploi se réduire : « -12 % estimé entre 2019 et 2030 ». Le rapport explique le recul par deux facteurs. Le premier relève « de la numérisation des services et de leurs usages, qui devrait conduire à une accélération de la fermeture d’agences ».  Les investissements dans le cloud et dans des technologies comme l’intelligence artificielle « pourraient rendre la gestion des services bancaires et assurantiels plus efficace et automatiser les processus de production de certains services (tarification, trading, vérification des comptes et des transactions) ». Accélérant les gains de productivité, ils amplifieraient « les destructions d’emplois ». Le second facteur relève « des tendances à la concentration du secteur, déjà élevée dans la banque (11 établissements bancaires en France détiennent 86 % des actifs), moindre dans l’assurance (du fait des mutuelles notamment) ». Selon le rapport, « la concurrence d’acteurs financiers ou venus des technologies numériques – y compris des GAFA sur les moyens de paiements – et la hausse des coûts de gestion, alors même que la rentabilité est fortement entamée par des taux d’intérêt bas, devraient relancer les rapprochements, entraînant des restructurations défavorables à l’emploi. »

Les tensions de recrutement qu’a pu connaître le secteur devraient donc se réduire. Toutefois, selon le niveau de qualification, tous les métiers ne seront pas touchés de la même façon par la baisse. Si « les effectifs des employés et des techniciens devraient perdre respectivement 48 000 et 39 000 postes dans la décennie, prolongeant la tendance passée (68 000 et 46 000 emplois détruits entre 2009 et 2019), les effectifs des cadres seraient en revanche stables, pour répondre aux besoins d’expertise du secteur ». Alors que « près de 80 000 départs à la retraite » sont anticipés chez les cadres de la banque et des assurances, reste à savoir comment seront pourvus les postes laissés vacants par ces seniors : par l’insertion de jeunes débutants ou par la mobilité ascendante et la promotion des professionnels en poste. « Entre 2010 et 2015, rappelle le rapport, 14 % des employés de banques ou d’assurances étaient devenus techniciens ou cadres dans ce même domaine, et 10 % des techniciens étaient devenus cadres. » 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº883
Les jeunes sont optimistes
En France 89 % des jeunes estiment que « réussir sa vie » passe par la possibilité d’exercer un « métier passion ». Analysant les besoins et les aspirations des 18-29 ans, une récente étude réalisée par la Fédération nationale des Caisses d’Épargne montre que la jeune génération garde « des aspirations simples et concrètes » et se déclare « à 70 % optimiste pour l’avenir ». Les jeunes placent parmi leurs priorités l’épanouissement, tant professionnel que personnel, et espèrent « exercer une activité dans un cadre qui reconnaisse leur engagement personnel et leur assure une autonomie de décision ».
Étude accessible sur www.etude.caisse-epargne.fr
Les métiers en 2030
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