Square
 

Finance, Union européenne et attractivité

Créé le

09.11.2023

-

Mis à jour le

21.11.2023

Ce supplément, en partenariat avec l’Association des marchés financiers (Amafi), paraît alors que nous venons de fêter le 30e anniversaire du traité de Maastricht, étape fondamentale pour la construction du marché unique européen et pour la réunification de l’Allemagne. Le Royaume-Uni faisait alors partie des douze pays membres engagés dans la poursuite de l’Union économique et monétaire et du développement de leur union politique. Il y a sept ans, les Britanniques ont décidé de sortir de l’Union européenne (UE). Leur vote « pro-Brexit » a redistribué les cartes de l’Europe financière.

« Paris a été le principal bénéficiaire du mouvement de relocalisation initié depuis le Brexit », estime Stéphane Giordano, président de l’Amafi. Dans bien des domaines, la France a en effet tiré son épingle du jeu. Même si une forme de spécialisation des capitales semble s’opérer sur le continent, tandis que Londres reste une place financière très dynamique, la première d’Europe. Pour vous forger votre propre opinion, nous avons réuni toutes sortes de points de vue, d’outre-Manche comme de Luxembourg ou de Bruxelles, avec les représentants de la direction en charge de la Stabilité financière, des services financiers et de l’Union des marchés de capitaux (Financial Stability, Financial Services and Capital Markets Union, DG Fisma) à la Commission européenne et de différentes parties prenantes. S’ajoute le regard de professionnels de la finance et d’observateurs, à Paris, Londres, New York ou encore Tokyo, avec le Chairman & CEO de la Japan Securities Dealers Association.

Une nouvelle approche

Le Royaume-Uni avait-il raison de juger que l’UE est allée trop loin dans la voie de la réglementation ? Aujourd’hui, la relance du chantier de l’Union des marchés de capitaux (UMC) y est majeure. La « feuille de route franco-allemande » du 13 septembre 2023 a pour objectif de « libérer le potentiel des marchés de capitaux européens » et de « promouvoir une réponse agile en matière de réglementation et de surveillance » avec un « nouvel agenda ambitieux » pour les 27 États membres.

Les ministres des Finances français, Bruno Le Maire, et allemand, Christian Lindner, ont publié une tribune conjointe dans le Financial Times : « Nous devons combler le fossé entre les marchés des capitaux de l’UE ». Et le quotidien financier de la City de souligner, parmi leurs propos : « Nous avons besoin d’une nouvelle approche. »

Dans une interview accordée à Revue Banque en mars 2022 (n° 866), Bruno Le Maire déclarait : « Nous avons réussi à limiter le risque, pour l’UE, de fragmentation liée au Brexit, grâce à un travail collectif formidable. (...) Le Brexit a, par ailleurs, servi d’accélérateur du développement de la Place de Paris. Nous sommes la place financière qui a attiré le plus grand nombre d’entreprises et d’employés, auparavant basés à Londres. Cet excellent résultat, nous le devons d’abord aux réformes fiscales et réglementaires ambitieuses que nous avons prises, dès 2017, en matière d’attractivité. »

Notre supplément de décembre 2023 paraît donc à un moment charnière pour l’Europe financière, à quelques mois des élections de 2024 qui porteront une nouvelle Commission.

Bonne lecture.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº886bis
RB