Square

Conflit

Arkéa imprime sa marque sur les marchés financiers

Créé le

23.11.2018

-

Mis à jour le

06.12.2018

Le groupe tente d'acquérir plus de visibilité et de préparer ainsi sa sortie du Crédit Mutuel.

Voilà seulement quelques années que Crédit Mutuel Arkéa émet de la dette subordonnée. « Le Crédit Mutuel Arkéa n’a jamais été un gros émetteur, nuance Alain Laurin, associé chez Moody’s, mais il cherche manifestement à se rendre plus visible en affirmant sa signature sur les marchés, dans le contexte d'une possible sortie du groupe Crédit Mutuel ». Depuis janvier 2018, l’agence de notation a placé la dette long terme d’Arkéa sous revue négative. « Car si la banque devait sortir du groupe Crédit Mutuel, elle perdrait plusieurs crans de notation, du fait du mécanisme de solidarité qui ne jouerait plus de la perte d'un cran soutien gouvernemental, car la banque ne serait pas considérée comme systémique. »

Le groupe régional, dont le siège se trouve au Relecq-Kerhuon dans le Finistère, cherche autant à se faire un nom auprès du grand public. Début octobre, la salle de spectacles Bordeaux Métropole Arena est ainsi devenue Arkéa-Arena. Ces démonstrations de force interviennent alors que le Crédit Mutuel Arkéa, qui regroupe les fédérations de Bretagne, du Massif Central et du Sud-Ouest affronte sa maison mère, qui réunit onze fédérations, dans le but de gagner son indépendance.

Gagner en notoriété

Or le projet d’envol est régulièrement contrecarré. Le 30 octobre, à l’issue des assemblées générales extraordi­naires, 27 des 30 caisses locales du Crédit Mutuel Massif Central se sont prononcées en faveur d’une sortie d’Arkéa, préférant se rallier au Cré­dit Mutuel CM11.

En mars dernier, le Trésor français et l'autorité bancaire française (ACPR), adossée à la Banque de France) avaient émis de sérieux doutes sur la validité du projet d’Arkéa de devenir un « organisme central ». Une consultation des caisses locales du Crédit Mutuel Arkéa sur les modalités de la prise d'indépendance, prévue avant la fin de l'année, sera sans doute repoussée à 2019.

G. D.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº826
RB