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Zone euro : un budget tronqué

Créé le

18.06.2019

-

Mis à jour le

19.06.2019

La zone euro se dote d'un budget aux objectifs restreints et orientés. Son financement et son montant restent à déterminer.

« Il existe désormais un budget pour la zone euro qui sera opérationnel en 2021 », a fièrement annoncé le ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, à l’issue de la réunion de l’Eurogroupe des 13 et 14 juin 2019. Les ministres se sont entendus sur l’objectif de ce budget : accroître la compétitivité et la convergence au sein de la zone euro. Selon le député vert européen Sven Giegold, « la contribution de ce budget à la convergence économique et à la solidarité européenne sera marginale ». Ce budget servira essentiellement à soutenir les pays membres qui engageront des réformes structurelles – tant désirées par les pays du nord de la zone euro. C’est ce qui ressort à la fois de la lecture des principales caractéristiques de ce budget et de l’évolution des négociations qui ont peu à peu écarté l’objectif de stabilisation de la zone euro. Cet objectif permettrait, en cas de crise, de soutenir les fonctions de stabilisation automatiques (indemnités chômage, investissement public…) qui, dans les pays membres de la zone euro, ont souffert, plus qu’ailleurs en Europe, pendant la dernière crise financière, car ils ne pouvaient pas agir sur leur monnaie[i] . La bataille pour l’abandon de l’objectif de stabilisation a été menée par les Pays-Bas et se solde par une défaite pour Paris.

Même dans sa forme tronquée, le budget de la zone euro n’est pas finalisé : son financement reste à déterminer, de même que son montant exact – qui pourrait être assez modeste, du moins pour commencer. La finalisation de l’accord pourrait intervenir dans les prochains mois. S. G.

[i] Voir les interviews de l’eurodéputée Pervenche Berès, « Sans partage des risques, la zone euro est menacée de chaos », Banque & Stratégie n° 378, p. 5, et « Les demandes des avocats de la réduction des risques sont sans fin », Revue Banque n° 827-828, p. 72.

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº834
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