Les conséquences économiques à long terme du choc Covid sont encore incertaines. En revanche, la hausse exceptionnelle des déficits publics est apparue comme un risque potentiel de résurgence de l’inflation. Les chiffres publiés en Europe et aux États-Unis peuvent le laisser craindre. Constituer un portefeuille capable de suivre le coût de la vie est un enjeu clé pour de nombreux investisseurs. Alors, vaut-il mieux être plutôt actions ou obligations ?
Le pouvoir de couverture contre l'inflation des différentes classes d'actifs a considérablement changé au cours de l'histoire. Variable principale ? L'environnement macroéconomique. Les 50 dernières années peuvent être divisées en deux régimes. Les années 1970 et 1980 ont été marquées par une forte instabilité macroéconomique et des chocs inflationnistes du côté de l'offre. Exemple : les chocs pétroliers de 1973 et 1979. Face à ces mouvements plutôt contracycliques, les chocs d'inflation ont eu un effet défavorable aux marchés actions et obligataires.
Les valeurs technologiques protégées dans le passé
L'environnement connu depuis les années 1990 (« la Grande Modération ») était très différent. Cette fois, les chocs sont plus faibles et procycliques. La hausse de l'inflation au cours de cette période a souvent coïncidé avec une hausse des marchés actions et une baisse des marchés obligataires, quoique moins prononcée. La prime de risque d'inflation intégrée aux rendements obligataires s'est contractée, à mesure que les banques centrales gagnaient en crédibilité et que les anticipations d'inflation se stabilisaient.
Ainsi, les corrélations avec l'inflation varient considérablement selon le régime économique
Vogue la galère…
À quel type de régime macroéconomique peut-on s'attendre à l'avenir ? Une certitude : la préservation du capital en termes réels va être loin d'être aisée, dans un environnement marqué par une plus grande incertitude économique. La Grande Modération est probablement terminée. Les performances exceptionnelles des obligations nominales au cours de la période désinflationniste vécue dans les années 1990 et 2000 ne peuvent plus se reproduire. Hier, les bons du Trésor avaient de bonnes qualités pour protéger de l'inflation, car les banques centrales augmentaient régulièrement les taux pour lutter contre la hausse des prix avant la crise des subprimes. Cette idée pourrait toutefois être remise en question. D’où ce message clé : la diversification est cruciale, car aucune classe d'actifs individuelle ne peut couvrir l'inflation aussi efficacement qu'un portefeuille diversifié.