Près d'un tiers des banques européennes ont réduit leurs actifs pondérés au
Des cycles synchronisés
Les évolutions des prêts bancaires aux ménages épousent le cycle économique tandis que celles des prêts aux entreprises le suivent avec un décalage d'environ un an. La causalité n'est toutefois pas univoque, plusieurs travaux empiriques dédiés aux
Les faits stylisés illustrent la nécessité de solder les excès passés. L'Espagne a connu une baisse du taux d'endettement global des ménages et des sociétés non financières à partir d'un niveau extrêmement élevé (plus de 200 % du PIB en 2010), supérieur aux pics atteints dans les pays anglo-saxons ou au Japon. Au contraire, les taux d'endettement du secteur privé non financier, moyens en France et en Italie (de l'ordre de 120 %) et faibles en Allemagne (100 %), tendent plutôt à se stabiliser. Le recul de l'activité dans les pays d'Europe du Sud, qui pèse sur la qualité du crédit et la demande, pourrait accélérer le processus. Enfin, le désendettement inhérent au dégonflement d'une bulle antérieurement constituée (immobilier espagnol) demeure éminemment préférable au désendettement des entreprises, sauf si celui-ci s'explique par la capacité d'autofinancement de ces dernières (cas allemand).
Ne pas trop attendre de la désintermédiation
Comme cela s'est encore vérifié depuis la crise financière, la substitution des titres de dette au crédit bancaire demeure partielle dans la zone euro, de sorte que la baisse de l'encours de crédit aux entreprises se traduit par une baisse de l'endettement global. Au contraire, aux États-Unis, les émissions de titres de dettes par les entreprises relaient efficacement la baisse des flux (ou la contraction de l'encours) de crédit bancaire.
La situation actuelle est donc pernicieuse : les contraintes agissant sur l'offre potentielle de crédit ne sont guère perceptibles dans la zone euro, car occultées par la faiblesse de la demande. Les législateurs seraient inspirés d'en tenir compte.