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Bancarisation

Les banques africaines comptent sur la coopération Sud-Sud

Créé le

22.07.2010

-

Mis à jour le

10.05.2012

Et si l’Afrique misait désormais sur elle-même pour financer son développement ? Tel a été le leitmotiv de la 2e édition du Forum des banques en Afrique, qui s’est tenu le 20 et 21 mai à Marrakech. Alors que les pays occidentaux se remettent difficilement de la crise financière et qu’ils s’orientent vers une crise de l’endettement public, les pays africains se plaisent à rappeler leurs 4 à 5 % de croissance prévus pour 2010. « Les pays occidentaux peinent à trouver de nouveaux facteurs de croissance et l’Afrique ne doit pas compter sur eux », exhorte Édouard Esparbes, consultant chez Sia Conseil et président non exécutif de la filiale européenne de la banque marocaine Attijariwafa. « Le système bancaire africain ne s’est pas éloigné des fondamentaux, à savoir le financement de l’économie réelle. Y a-t-il d’ailleurs jamais eu une autre option sur le continent ? », interroge le Tunisien Driss Fares, secrétaire général de l’Union des banques maghrébines.

Banque de détail et BFI

Développer la bancarisation est bien entendu un prérequis, délicat exercice pour les banques africaines qui doivent ouvrir des agences dans les zones reculées sans (trop) sacrifier la rentabilité. Il s’agit également de garantir un développement relativement homogène du système bancaire sur le continent où des poches de surbancarisation commencent à se former en Afrique du Nord. Le désengagement des banques occidentales offre aussi des opportunités en banque d’investissement, notamment sur le financement de grands projets.

Ce développement ne se fera pas sans un approfondissement de la supervision du secteur. « Bâle II n’a pas été conçu pour les pays émergents, mais peut leur apporter beaucoup en termes de culture du risque, de gouvernance et de transparence, sans que cela ne soit obligatoirement coûteux en capitaux propres », souligne Ikbel Deloui, directeur général de Fitch pour la Tunisie. Quitte à adapter les règles aux spécificités des économies africaines (pondération des crédits aux PME par exemple). Le Maroc, seul pays du continent avec l’Afrique du Sud à avoir mis en place Bâle II, se veut moteur sur le sujet, dans la continuité des stratégies d’expansion de ses banques sur le continent. D’ici peu les banques maghrébines pourraient bien avoir pris la place des banques occidentales dans le système financier africain.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº725
RB