Assureurs et fonds de pension ont traditionnellement joué des rôles bien distincts. Celui des assureurs était de mutualiser les risques individuels au travers de produits tels que les contrats d’assurance vie, d’assurance santé ou les rentes viagères. Le rôle d’institutions telles que la sécurité sociale, les caisses de retraite ou les fonds de pension à prestation définie est de lisser les risques systématiques agrégés via un partage des risques intergénérationnels. Avec le déclin de ces systèmes de retraite dans le monde, et le transfert progressif des fonds de pension à prestations définies vers ceux à cotisation définies, les assureurs vie jouent un rôle de plus en plus important pour assurer les risques de marché via des produits à rendement garanti. Mais ces derniers sont difficiles à valoriser et à couvrir, et les portefeuilles de couverture imparfaits créent un risque de déséquilibre entre l’actif et le passif, qui peut venir stresser le capital réglementaire lorsque la valorisation des passifs augmente par rapport à celle de l’actif, notamment pendant les périodes de baisse des taux ou de recul du marché actions.
Aux États-Unis par exemple, les assureurs vie vendent des produits financiers appelés rentes variables qui sont structurés sous la forme d’un placement dans un fonds d’investissement, assorti d’une garantie de rendement minimum sur un horizon long. Ces rentes variables représentent environ 30 % du passif des assureurs vie