En août dernier, la Banque d'Angleterre, soucieuse de conforter sa communication pour persuader du caractère durable du maintien de taux bas, a adopté une stratégie de
La Fed a rencontré des déconvenues comparables. Afin de persuader les marchés qu'une modération des achats de titres n'était pas annonciatrice d'une modification de la politique de taux, Ben Bernanke a indiqué que le taux objectif des fed funds serait maintenu inchangé tant que le taux de chômage dépasserait 6,5 %. Là encore, la rapidité de la décrue du taux de chômage, certes liée en partie au recul du taux d'activité, a surpris et n'a pas manqué d'alimenter un débat quant à l'opportunité d'abaisser ce seuil. En février, à l'occasion de sa première communication au Congrès, Janet Yellen, tout en précisant que les taux resteraient inchangés bien après que le taux de chômage sera tombé sous 6,5 %, a indiqué qu'il convenait de voir au-delà (temps partiel subi, chômage de longue durée, position de la croissance par rapport à son rythme potentiel...) et qu'une absence d'un retour de l'inflation vers l'objectif de 2 % serait préoccupante. Elle a mentionné que le freinage des achats de titres ne s'inscrivait pas sur un sentier prédéterminé et que son gel ne pourrait se justifier que par une détérioration sérieuse des perspectives économiques. En bref, on assiste là aussi au retour à une communication plus qualitative, plus classique.
Ces deux expériences montrent les risques de se référer à un indicateur quantitatif unique et difficile à maîtriser.