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Economie

Croissance forte ou croissance vertueuse ?

Créé le

22.01.2018

-

Mis à jour le

30.01.2018

Depuis 18 mois environ, l’économie mondiale va mieux. Nous avions estimé, il y a un an, que la croissance mondiale en volume en parité de pouvoir d’achat serait proche de 3,5 % en 2017. En fait, elle sera probablement de l’ordre de 3,8 %. Il s’agit du meilleur chiffre depuis 2011. Par rapport à 2016 (3,2 %), c’est une nette amélioration. Il ne s’agit pas pour autant d’une croissance exceptionnelle : nous sommes encore bien loin des niveaux de 2003-2007 (5,1 %), qu’il est de toute façon hors de question d’envisager pour l’horizon prévisible, compte tenu de la baisse tendancielle de la croissance potentielle mondiale.

Depuis un an, les surprises principales sont venues principalement du monde émergent hors Chine ainsi que de la zone euro. Le « consensus forecast » prévoyait ainsi une croissance pour cette dernière de 1,4 % en début d’année pour 2017. Celle-ci sera finalement de… 2,4-2,5 %. Soit une différence plus de 70 %. Ce n’est pas exclusivement le niveau du taux de croissance mondiale qui importe, mais également sa « qualité » pour les investisseurs. Or celle-ci est aujourd’hui également satisfaisante, avec en premier lieu une large diffusion. La plupart des grands pays ont en effet connu, au cours des derniers trimestres, un rythme d’activité au-dessus de leur croissance potentielle, à l'exception du Brésil et du Royaume-Uni. Des chiffres satisfaisants de l’investissement productif ensuite, résultant notamment de la hausse de la profitabilité mondiale. L'année 2017 a en effet bien été marquée par un rebond sensible de la demande mondiale de biens d'équipement (plutôt mal orientée depuis 2011). Ajoutons également une faible volatilité macroéconomique globale. Et enfin une absence de gros déséquilibres dans les grandes zones systémiques (faible inflation, absence de bulle majeure…), si ce n’est la bulle de dette chinoise qui ne semble toutefois pas présenter de risque imminent.

Une autre évolution importante a concerné l’évolution des prix mondiaux qui ont amorcé une remontée pour la première fois depuis 2011, après une dégringolade quasi constante. L’inflation mondiale (prix à la consommation) qui s’établissait en moyenne annuelle à moins de 2,8 % en 2015-2016 (les points bas d’après-guerre à l’exception de 2009) est remontée à plus de 3,1 % en 2017. Dit autrement, les pressions déflationnistes ont reculé. La croissance nominale mondiale (en dollars courants) est donc remontée plus nettement, s’établissant ainsi à près de 6,5 % depuis un an (après 4,6 % sur les deux ans précédents), ce qui a été objectivement un facteur favorable pour la profitabilité et les marchés actions mondiaux.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº817
RB