Dans un marché mondial des fusions-acquisitions bancaires atone (voir Encadré 1), le fait marquant est venu d'outre-Manche. Dans un entretien accordé le
Même si cette déclaration, pour le moins inhabituelle, est à prendre avec prudence, elle révèle néanmoins une double réalité.
D'une part, les banques chinoises disposent aujourd'hui de moyens financiers considérables : les quatre plus grandes banques chinoises (ICBC, CCB, Agricultural Bank et Bank of China) appartiennent au top 10 des capitalisations bancaires mondiales et leurs valorisations battent des records. Par ailleurs, l'investissement évoqué plus haut ne représente que 10 % de la valeur de CCB en Bourse. Enfin, leurs profits ont atteint de nouveaux sommets : pour le seul deuxième trimestre 2012, Industrial & Commercial Bank of China (ICBC) a enregistré un bénéfice de 62 milliards de yuans (7,8 milliards d'euros) ; quant à CCB, elle a dégagé un profit d'environ 106 milliards de yuans (13 milliards d'euros) sur l'ensemble du premier semestre 2012, contre 80 milliards de yuans et 72 milliards de yuans respectivement pour Agricultural Bank et Bank of China.
D'autre part, l'appétit des mastodontes bancaires chinois pour des acquisitions à l'étranger devient un impératif stratégique, non seulement en vue d'acquérir des savoir-faire indispensables, mais aussi et surtout afin de trouver des relais de croissance. En effet, les années fastes semblent révolues, comme en témoigne la présentation des derniers
Les banques chinoises étaient jusqu'à présent restées prudentes vis-à-vis de leurs homologues européennes, bien que l'Union européenne soit leur premier partenaire commercial. ICBC, qui a été de loin la plus active à l'international ces dernières années, a ainsi concentré ses 6 milliards de dollars d'opérations de croissance externe sur les zones asiatique, sud-africaine et américaine. Une transaction d'un tel montant serait la plus importante jamais réalisée par un établissement bancaire chinois à l'étranger. Le record est pour le moment détenu par la première banque du pays (ICBC), qui a dépensé en 2008 près de 5,5 milliards de dollars pour une prise de participation de 20 % dans le capital de Standard Bank en Afrique du Sud.
On peut néanmoins se demander si, à la croissance « molle » et à la maturité des marchés du Vieux Continent, les banques chinoises ne vont pas au final préférer le dynamisme économique et le fort potentiel de développement de pays émergents concurrents ?
Achevé de rédiger le 16 octobre 2012