Pour ne pas être falsifiable, une
En revanche, une blockchain est dite privée (ou semi-privée) dès lors que le processus de consensus ne peut être réalisé que par un nombre limité et prédéfini de participants. L’accès d’écriture est délivré par une organisation où les autorisations de lecture peuvent être publiques ou restreintes. Les « blockchains de place » sont des exemples de chaînes privées. Dans ce cas, le processus de consensus est contrôlé par un ensemble présélectionné de nœuds. Vitalik Buterin d’Ethereum décrit le cas d’un consortium de quinze institutions financières, dont chacune opère un nœud et dont dix doivent signer chaque bloc pour que le bloc soit valide. L’accès à cette blockchain peut être public ou restreint aux participants, selon un processus de cooptation.
Chaînes privées contre chaînes publiques
Pour les détracteurs des chaînes privées, celles-ci sont à la blockchain ce que les intranets sont à Internet et elles sont, particulièrement, sujettes à un risque élevé de falsification. Leurs opposants voient Bitcoin comme un système impossible à réguler, opaque, lent à transformer et moins efficient techniquement que certains nouveaux
Il est clair quele régulateur aura un rôle de premier plan à jouer dans la surveillance de la non-falsifiabilité des chaînes de consensus. Un autre enjeu de gouvernance dérive de la compatibilité entre les normes antiblanchiment et la structure du bloc où les transactions sont enregistrées sous pseudonyme, à travers des clés publiques, en complément à des clés privées. L’anonymat des parties est aujourd’hui un risque évoqué par les régulateurs pour faire face au blanchiment d’argent. Ce risque est encore mal perçu et évalué. Dans une blockchain publique, en effet, il est possible, par croisement des données sur l’ensemble de l’historique, de « localiser » et de surveiller les pseudonymes dont l’activité serait perçue comme suspect. De ce point de vue, l’argent liquide et les cartes prépayées offrent de plus grandes possibilités pour financer des opérations illégales en plein anonymat.
Le rôle du consensus dans l’édification des règles de gouvernance
La méthode historique de consensus, utilisée par Bitcoin, est la preuve du travail (Proof of Work). Cette méthode utilise
La difficulté de travail étant liée à la probabilité de trouver ce nombre du premier coup. Sur Bitcoin, il faut répéter plusieurs centaines de milliards de fois l’opération pour espérer résoudre ce problème. Ainsi, seul un nœud ayant consommé beaucoup d’énergie sera capable de proposer un bloc de transactions. Les transactions inscrites dans ce nouveau bloc seront ensuite certifiées par le réseau à l’aide d’un protocole de vérification. Tant que plus de 50 % de la puissance de calcul mise à disposition sur le réseau par l’ensemble des nœuds n’est pas sous contrôle d’un tiers malveillant, cette méthode est considérée comme
Les deux principaux écueils généralement associés à cette méthode sont : le temps de latence nécessaire pour valider une transaction et le gain décroissant des mineurs. Ces points sont discutés au sein de la communauté Bitcoin pour être améliorés, via une modification du code. Par ailleurs, la forte consommation d’énergie liée à cette méthode est également pointée du doigt. Face à ces constats, la communauté blockchain débat sur l’utilisation d’autres méthodes de consensus.
Abandonner la preuve de travail pour la preuve de détention ?
Depuis quelques mois, plusieurs sociétés tentent de mettre au point de nouvelles méthodes. Ainsi, la crypto-monnaie Peercoin utilise un mélange entre la preuve de travail et la preuve de détention (Proof of Stake), c'est-à-dire qu’elle adapte la difficulté du travail en fonction de la « part » de
Le retard du passage de la Proof of Work à la Proof of Stake est principalement dû à des contraintes techniques, le protocole Casper développé par l'équipe d'Ethereum n'étant pas encore au point. Par ailleurs, la Proof of Stake pose d’autres problèmes. Outre des problèmes techniques de fonctionnement, la validation par preuve de détention est vulnérable à l’« absence d'enjeux » (« nothing at stake ») dans laquelle un validateur peut trouver un intérêt diviser ses efforts sur plusieurs versions de la blockchain qui lui sont peu défavorables lorsqu'il n'y a pas une version qui lui est clairement favorable.
Au final, ce débat autour de la méthode de consensus déterminera le choix de la gouvernance dans les technologies blockchain utilisées. Ou bien inversement : le choix de la gouvernance guidera le choix des technologies.