Fin janvier, à l'issue de son comité de politique monétaire, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, annonçait le maintien de taux directeurs exceptionnellement bas jusqu’à fin 2014, et non plus mi-2013. Dans un communiqué séparé, la Banque Centrale donnait même une interprétation formelle de son mandat et précisait comment elle agirait en cas de conflit entre ses objectifs de plein-emploi et de stabilité des prix. L'avertissement à ceux qui parient sur une remontée rapide des taux d'intérêt américains est on ne peut plus clair.
Le contraste entre cet avertissement « transparent » et la tonalité des tout derniers indicateurs conjoncturels pourrait toutefois surprendre. En janvier, l’indice ISM du secteur des services a nettement rebondi et les ventes de voitures ont dépassé 14 millions d'unités en rythme annuel, niveau le plus élevé depuis la fin de la « prime à la casse » en août 2009. Surtout, la situation du marché du travail continue de s'améliorer. En moyenne sur les trois derniers mois, le rythme des créations d'emplois a dépassé 200 000, contre à peine 100 000 sur les 6 mois précédents. En même temps, la baisse graduelle du taux de chômage se poursuit : il s'établit désormais à 8,3 %, contre 8,7 % en novembre dernier et… 9,1 % en janvier 2011.
Ces chiffres sont bien sûr encourageants. Ils n'en doivent pas moins être mis en perspective : début février, l'