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Économie bancaire

Les stratégies de diversification des revenus face au tassement des intérêts nets

Créé le

15.05.2018

-

Mis à jour le

31.05.2018

Depuis début 2015, le Quantitative easing de la BCE et la baisse des rendements qui en résulte pèsent sur les revenus bancaires. Dans ce contexte, les stratégies de diversification des sources de revenus encouragées par le superviseur semblent, pour l’heure, relativement efficaces.

Dans l’« entretien introductif » donné en mars 2018 à l’occasion du rapport annuel de la BCE sur ses activités prudentielles, Danielle Nouy, présidente du Conseil de surveillance prudentielle, invitait les banques, dans un contexte de taux d’intérêt bas, à « envisager la diversification de leurs sources de revenus ».

Au-delà des conséquences de la diversité des revenus sur la performance et la stabilité des banques abondamment traitées par la littérature académique, nous cherchons simplement à évaluer si les « autres revenus » ont contribué positivement aux variations de PNB depuis 2015. Compte tenu de l’inertie des revenus d’intérêts à l’environnement de taux et afin d’en capter les évolutions les plus récentes, la période d’observation est limitée à 2016 et 2017. Au cours de cette période, un peu plus de la moitié des banques de notre échantillon  (29/50) a subi une baisse de ses revenus d’intérêts (cf. Graphique, axe des ordonnées). Cette dernière a procédé de l’érosion des marges (effet prix) et de la baisse des bilans bancaires de certains établissements (effet volume). La corrélation entre l’évolution du produit net bancaire (PNB) et celle des revenus d’intérêts nets est évidente mais pas systématique. Elle découle de la part élevée des revenus d’intérêts dans le PNB et de la corrélation positive entre les revenus d’intérêts et les commissions.

Nous avons calculé la contribution des revenus autres que les intérêts (« autres revenus ») à la variation du PNB comme par différence entre la variation du PNB et la contribution des seuls intérêts à la variation du PNB. La contribution des « autres revenus » au PNB est le plus souvent (i. e. pour 32 banques sur 50) positive (fond vert), ce qui témoigne d’un bénéfice de la diversification des sources de revenus en 2016 et 2017. Ce constat vaut aussi bien pour des progressions que des baisses des revenus d’intérêts. Toutefois, seules environ un quart des banques (7/29) qui ont enregistré une baisse de leurs revenus d’intérêts nets sont parvenues à conserver une croissance positive de leur PNB. Ce résultat est d’autant plus remarquable que ces banques génèrent plus de la moitié de leurs revenus sous forme d’intérêts. A contrario, la baisse cumulée de ces derniers ne dépasse pas 5 % (seule l’italienne Intesa fait exception sur ces deux critères).

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº821
RB