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L'actualité des M&A bancaires

La Pologne aiguise les appétits

Créé le

15.03.2011

-

Mis à jour le

30.03.2011

Depuis maintenant plusieurs mois, la Pologne suscite l’intérêt des grandes banques occidentales. Bien que le processus de consolidation n'y soit pas encore terminé, les cibles se raréfient.

Les banques polonaises continuent de susciter la convoitise des établissements bancaires venus d’Occident. Après le rachat de Bank Zachodni WBK par l’espagnol Banco Santander en septembre dernier, c’est aujourd’hui au tour de l’autrichien Raiffeisen de jeter son dévolu sur la huitième banque du pays, Polbank (voir Encadré 1).

Il faut dire que la Pologne ne manque pas d’atouts pour attirer les grandes banques occidentales à la recherche de nouveaux relais de croissance. Parmi les membres de l’Union européenne issus de l’ex-bloc soviétique, il s’agit tout d’abord du plus important d’entre eux en termes de population (38 millions d’habitants) et de produit intérieur brut (PIB). En 2010, son PIB était supérieur à celui de la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Slovénie réunies. De plus, il est le seul des vingt-sept États de l’Union européenne à n’avoir pas connu de récession économique lors de la crise récente, ​exploit qui mérite d’être souligné.

Par ailleurs, la Pologne profite d’une main-d’œuvre de plus en plus qualifiée et d’une classe moyenne avide de consommation. Enfin, ce marché bancaire présente un potentiel de développement considérable en termes de bancarisation et de profondeur de l’offre de produits et de services. Avec un taux d’actifs bancaires de 84 % du PIB, il est encore loin de la moyenne de la zone euro, qui atteint 267 %. Même constat pour les dépôts avec 28 % du PIB et les crédits avec 46 % du PIB, contre respectivement 151 et 132 % au niveau de la zone euro.

La prochaine cible pourrait être Millennium Bank, la filiale polonaise de la banque portugaise Millennium BCP. En effet, des rumeurs faisant état d’une cession imminente par sa maison-mère circulent depuis plusieurs semaines. Selon la presse locale, pas moins de cinq candidates pourraient être en lice ​: les italiennes Intesa Sanpaolo et UniCredit, la polonaise PKO BP, l’allemande Deustche Bank et la française BNP Paribas. En décembre 2010, cette dernière avait indiqué qu’elle s'était fixée comme objectif de doubler de taille en Pologne d'ici 2015.

Plus de 70 % du système bancaire polonais étant déjà entre les mains de banques étrangères, les opportunités s’y font rares et donc la concurrence n’en sera que plus rude à l’avenir.

 

Achevé de rédiger le 14 mars 2011

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº735