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L'aggiornamento de la banque de détail

Créé le

25.04.2016

-

Mis à jour le

29.04.2016

Décidément les temps ne sont pas à la stabilité dans la sphère bancaire ! Après la BFI contrainte entre autres de se repenser, mais surtout en raison des contraintes réglementaires, c’est au tour de la banque de détail de se mettre en mouvement.

Avancées technologiques, renforcement de la banque à distance, désaffection des agences, mais aussi digitalisation des processus internes, concurrence accrue des nouveaux entrants, environnement économique morose, pressions réglementaires sur les commissions, taux bas… sont autant de facteurs qui la contraignent à repenser en profondeur ses modèles et les sources de sa profitabilité. Le dossier piloté par Laure Bergala fait un état des lieux des réflexions en cours, mais propose à la fois un coup d’œil dans le rétroviseur qui relativise les bouleversements actuels en montrant les multiples évolutions auxquelles a été soumise cette activité au fil des années ; mais aussi une vision du futur de la banque de détail dans une quinzaine d'années : face aux « conseillants numériques », les conseillers apportent aux clients ce que le numérique et les robots ne peuvent offrir : l’empathie et l’intelligence des situations ! Et conclut l’auteur : « La question « A-t-on encore besoin d’agences ? » se pose en 2030 comme elle se posait en 1990 (Minitel), en 2000 (Internet), en 2010 (smartphones), en 2020 (intelligence artificielle) ; curieusement, cette fois encore, la réponse est « Oui ! »

Une problématique auquel Georges Pauget (Économie Finance & Stratégie) ajoute sa propre réflexion en montrant que la remise en cause du monopole bancaire tant dans les activités de crédit, que d’épargne ou dans les services paiement, modifie structurellement l’économie des services bancaires de détail. L’ancien patron du Crédit Agricole ne s’arrête pas à ce constat et recommande aux banques de jouer sur leurs avantages comparatifs forts : par exemple, les garanties qu’elles apportent dont celle des dépôts est une des plus emblématiques, en les reliant explicitement à la gestion des comptes ; ou encore le traitement des multiples données qu’elles collectent pour enrichir leurs offres.

Autre exemple de la révolution des usages en banque de détail : l’agrégation de comptes, qui a fait son entrée officielle sur le marché grâce à la DSP 2. « Les banques devront désormais ouvrir leur système d’information à ces acteurs » souligne Marc Giordanengo (Ailancy). Ce qui pose pour ces dernières différentes questions : celle de la sécurisation des transactions ; mais aussi celle de leur rôle dans la gestion des comptes bancaires. L’auteur se veut rassurant : « Les institutions financières disposent d’atouts majeurs : une relation client établie, la confiance de leurs clients, une puissance financière et une réelle force de frappe commerciale et marketing » et certaines banques ont déjà réagi par des acquisitions ou du moins des rapprochements avec les acteurs concernés.

La blockchain est-elle un effet de mode ou une innovation majeure ? Premier challenge en ce qui la concerne : comprendre son fonctionnement. Tant la chronique d’Hubert de Vauplane (Kramer Levin Naftalis & Frankel) que l’analyse de Stéphanie Chaptal (Cahier techno) délivre d’utiles clés pour déterminer le rôle des « mineurs » et les concepts de base sur lesquels reposent la sécurisation des transactions, des proofs of work au hachage. Il sera alors temps de s’intéresser à la différence entre blockchains publiques et privées et à en mesurer les enjeux tant techniques que de contrôle et de gouvernance. Pour arriver enfin aux premières applications dans le monde financier...

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº796
RB