Le superviseur européen poursuit son travail de réhabilitation des modèles internes, décriés après la crise et dont la portée a été réduite dans le dernier accord du Comité de
Bâle
[1]
. La BCE a ainsi rendu public fin mars un guide quasi
définitif
[2]
présentant ce qu’elle attend en matière de gestion du risque lié aux modèles au sein des établissements bancaires. Un guide directement inspiré de ses travaux lors de la première phase de la revue des modèles (exercice TRIM) dans les 65 banques qui en utilisent. Il donne des recommandations sur les principes d’une bonne gouvernance des modèles. Qui construit ces modèles et qui les valident ? Ces deux équipes sont-elles indépendantes l’une de l’autre ? La direction générale a-t-elle une bonne compréhension des choix pris ? L’audit interne regarde-t-il annuellement ces systèmes ? Autant de questions pour lesquelles le guide livre des réponses précises. Il s’agit aussi d’encadrer les décisions autour du champ d’application des modèles en termes de risque de crédit : si une banque fait le choix de la
méthode IRB
[3]
, le modèle doit être utilisé pour au moins la moitié des expositions du portefeuille. Si une dérogation permanente est accordée par l’autorité dont dépend l’établissement (option dite du « permanent partial use »), alors cette marge de manœuvre doit être appliquée de manière stricte et transparente. L’objectif de ce guide est clairement affiché : les règles doivent être les mêmes pour tous, car c’est ainsi que la variabilité des exigences en capital non explicable par les risques pourra être réduite. C’est à cette condition que l’on restaurera la confiance dans les modèles internes.
1
Lire
Michel Bilger,
« Finalisation de Bâle III-Bâle IV – Les termes de l’accord à la loupe », Revue Banque n° 815-816, janvier 2018, p. 100.
2
Une consultation est ouverte jusqu’au 28 mai.
3
Internal rating-based.