Depuis quelques années maintenant, le « taux d’intérêt naturel » fait l’objet de débats animés. Savoir si sa baisse est temporaire ou durable est une question importante : si la baisse observée n’est que temporaire, les taux d’intérêt à long terme remonteront sensiblement au cours des prochaines années.
Le concept de taux naturel n’est pas nouveau : Wicksell l’a défini comme le taux d’intérêt compatible avec une économie où l’inflation est stable. Trois économistes américains (Holston, Laubach et
D’abord, les estimations obtenues sont parfois floues : pour la zone euro en particulier, la marge d’erreur du taux estimé est de… plus ou moins 12 points ! Ensuite, il n’est pas besoin de se livrer à beaucoup de calculs pour se convaincre que le taux d’intérêt d’équilibre a ici sensiblement baissé : malgré des taux nominaux négatifs, la croissance de la zone euro reste dangereusement faible. Surtout, il serait plus pertinent aujourd’hui d’attirer l’attention sur un autre point : si avec des taux proches de zéro la réponse de l’investissement privé est insuffisante, un surcroît d’investissement public devient nécessaire. À défaut, il est fort probable que, d’ici quelques années, les estimations du taux naturel de la zone euro baissent plus profondément encore…