Du Trump virtuel au Trump réel

Après une campagne très anti-élite, anti-establishment, anti-Wall Street, anti-mondialisation, etc., Donald Trump va, en tant que président, se confronter à la réalité. La majorité républicaine au congrès ne permettra pas de mettre en œuvre toutes les promesses de campagne. Les baisses d’impôts promises seront sans doute moins importantes ou plus ciblées, en direction des classes les moins favorisées, selon Amundi. Le gérant d’actifs, dans une analyse publiée le 9 novembre, souligne l’un des débats les plus importants qui se tiendra entre la Maison Blanche et le Congrès : comment seront financées les baisses d’impôts ? « Contrairement à Donald Trump, le parti républicain veut imposer le financement des baisses d’impôts par des coupes claires dans les programmes de dépenses sociales, rappelle Amundi. Si un compromis budgétaire de cette nature devait être voté, il aurait un impact négatif sur la croissance à court terme. »

Cette élection surprise accroît également l’incertitude du côté de la politique monétaire de la FED. Alors qu’une annonce, mi-décembre, d’une légère hausse des taux était hautement probable avant le scrutin, ce resserrement monétaire était moins évident au lendemain du choc de la victoire de Donald Trump. Mais le discours de Jannet Yellen du 17 novembre a de nouveau laissé penser que le resserrement attendu aurait bien lieu.

Pendant sa campagne, le républicain s’en est pris à la politique menée par la Réserve Fédérale, l’accusant de maintenir les taux à un niveau très bas pour favoriser le camp démocrate et l’élection d’Hilary Clinton. Face à de tels soupçons, on peut imaginer que Janet Yellen n’a guère de chance de rester en poste après la fin de son mandat en 2018. Le candidat Trump a beaucoup protesté contre la FED, mais le président ira-t-il jusqu’à en modifier les statuts ? C’est très peu probable, mais il pourra chercher à peser sur les décisions de cette institution.