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Rencontres Paris Europlace

Le Renminbi offshore, ce marché convoité par les grandes places financières

Créé le

10.07.2014

A l'occasion de sa conférence annuelle, Paris Europlace a mis la Chine à l’honneur. Dans un contexte d'internationalisation du RMB, la place de Paris souhaite faire montre de ses atouts pour gagner des parts de marché.

Le monde entier fait les yeux doux à la Chine, et le mouvement d’internationalisation du yuan amorcé par les autorités depuis 2009 n’a fait que renforcer cet état de fait.

C’est donc fort logiquement que les rencontres financières internationales de Paris Europlace ont fait la part belle à la présentation des perspectives de collaboration franco-chinoises. La place de Paris souhaite faire fructifier le dialogue économique de haut niveau instauré entre les deux pays fin 2013, et les accords signés à l’occasion de la visite d’Etat du président Xi Jinping, au mois de mars 2014.

En termes d’accords signés, la France se situe désormais au même niveau que la place de Londres : elle a tout d’abord obtenu le statut envié de RQFII [1] , assorti d’un quota de 80 milliards de RMB, « un pas important pour le secteur financier français, se félicite Véronique Ormezzano, de BNP Paribas, qui a d’ores et déjà déposé une demande d’agrément auprès des autorités chinoises. Dans un contexte de taux bas, les rendements offerts par les investissements en Chine sont précieux, et deviennent à ce titre la composante essentielle d’un portefeuille de gestion. »

Tout récemment, la PBoC et la Banque de France ont également signé un MOU entérinant la création d’une banque de compensation du RMB en France. Le nom de la banque – chinoise – devrait être annoncé très prochainement. Pour les banques françaises, un tel service basé à Paris représente un atout précieux, qui devrait favoriser l’émergence d’un « écosystème au niveau du secteur privé, dont la taille dépendra de l’implication des banquiers », selon l’expression utilisée par Denis Beau, adjoint du directeur général des opérations de la Banque de France. Par exemple, le développement de cette activité justifiera sans doute, à terme, l’extension des heures d’ouverture de la Bourse de Paris, afin de pouvoir réaliser des transactions en J, sans devoir attendre l’ouverture de la Bourse de Hong Kong.

Dans le cas de BNP Paribas, Véronique Ormezzano explique que « les entités du groupe ont vocation à rejoindre l’architecture-mère pour optimiser la gestion des flux libellés en RMB. Cela s’étend donc à l’ensemble des pays dans lesquels BNP Paribas est implantée, et tout particulièrement dans les 13 pays du continent africain où BNP est le correspondent banker de nombre d’établissements. » BNP Paribas a d’ailleurs créé un centre de compétences dédié au RMB, afin de suivre et comprendre les décisions des autorités chinoises, qui évoluent extrêmement rapidement sur la question de l’internationalisation de leur devise.

 

RMB-business : Première émission réussie pour Bank of China Paris. Le 8 juillet, concomitamment aux rencontres Paris Europlace, Bank of China Paris a lancé, avec succès, une émission obligataire de 2 milliards de RMB sur Euronext. Sursouscrite 3,5 fois par des investisseurs européens et asiatiques, cette émission est destinée à financer des PME et ETI françaises désireuses de s’implanter en Chine. Selon Nay Phan, son directeur général, « la maturité de l’émission (1,5 milliard à 2 ans et 0,5 milliard à 5 ans) est également une nouveauté, et démontre un accroissement de la confiance des investisseurs dans la monnaie chinoise. » Cette opération devrait connaître une 2e vie puisque Marc Lefèvre, directeur listing Europe d’Euronext, a annoncé tenir des discussions avec l’AMF en vue d’une cotation en septembre.

1 Lancé en 2011, le programme RQFII (Renminbi qualified foreign institutional investor) autorise depuis mars 2013 les institutions financières internationales disposant d'une implantation à Hong Kong à utiliser les dépôts offshore libellés en RMB pour investir directement en Chine continentale.

Notes :
1 Lancé en 2011, le programme RQFII (Renminbi qualified foreign institutional investor) autorise depuis mars 2013 les institutions financières internationales disposant d'une implantation à Hong Kong à utiliser les dépôts offshore libellés en RMB pour investir directement en Chine continentale.