Au moment de l’annonce surprise d’un referendum par le gouvernement Tsipras, les relations entre la Grèce et ses créanciers ont atteint une tension extrême. Les négociations se seraient-elles mieux déroulées si le Parlement européen avait été davantage impliqué ?
Depuis le début de la crise grecque, le Parlement européen n’a pas eu la possibilité de jouer un véritable rôle. Son implication aurait pu chasser l’impression d’une gestion par des « technocrates » ; cela n’aurait pas tout réglé, mais nous aurions donné sa chance à la démocratie . Voilà pourquoi nous nous sommes battus, avec le groupe
Que reprochez-vous aux négociations telles qu’elles se sont déroulées ?
Du côté des créanciers, les négociateurs se sont enfermés dans une tour d’ivoire. La gestion des négociations a été très inter-gouvernementale, très sectorielle et limitée à la finance et à l’économie au sens le plus étroit.
Qu’aurait apporté une plus grande implication du Parlement ?
Si le Parlement européen avait été associé aux négociations, cela aurait pu apporter un débat trans-frontières et peut-être aussi une approche un peu moins focalisée sur certains sujets financiers. Cela aurait également permis de placer à intervalle régulier Alexis Tsipras devant ses responsabilités, devant ses mensonges, de placer aussi les créanciers devant les limites de leurs raisonnements, notamment sur la restructuration de la dette de la Grèce qui semble bien, en réalité, inévitable.
Les discussions en cercle resserré, menées la nuit, laissent la place aux tabous et aux non-dits. À l’inverse, quand vous mettez un certain nombre de sujets sur la place publique, le débat est plus difficile à gérer, mais vous avez moins de cadavres qui s’accumulent dans les placards.