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Économie

Plan de relance : le couple franco-allemand à la manœuvre

Créé le

27.05.2020

Alors que les 27 doivent adopter un plan de relance pour l’Europe à la hauteur des ravages causés à l’économie par la crise sanitaire, Emmanuel Macron plaide de longue date pour que ce plan traduise une plus grande solidarité entre les États membres. À l’issue du Conseil européen du 23 avril 2020, il soulignait déjà l’asymétrie induite par la capacité très hétérogène des différents États à apporter un appui à leurs économies respectives. Et selon lui, cette asymétrie doit être corrigée au travers d’un endettement commun et de transferts budgétaires en lieu et place des habituels prêts octroyés aux pays fragilisés. Initialement réticente, Angela Merkel a fini par rejoindre le Président français sur l’essentiel de ses positions. C’est ainsi que le couple franco-allemand a présenté le 18 mai un plan de 500 milliards d’euros qui implique un endettement commun européen et de potentiels transferts financiers entre États puisque les régions et secteurs les plus fragilisés recevraient des dotations budgétaires en fonction de leurs besoins. Pour en arriver à soutenir ces outils de solidarité qui vont dans le sens d’une meilleure intégration des économies européennes, et donc de la zone euro, la chancelière a certainement été influencée par la décision du 5 mai de la Cour constitutionnelle allemande. Quoi qu’il en soit, cette déclaration franco-allemande déplait aux États qualifiés de frugaux (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark) qui préfèrent les prêts à l’idée de transferts budgétaires et souhaitent que toute aide soit conditionnée, notamment, à la mise en place de réformes dans le pays bénéficiaire. Les États négocieront sur la base de la proposition présentée par la Commission le 27 mai pour un plan d’un montant de 750 milliards d’euros incluant des subventions mais aussi des prêts. Si cette proposition reprend largement l’ambition franco-allemande (avec notamment un endettement commun, à l’échelle de l’UE), elle ne ferme pas la porte aux idées des États frugaux. S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº845