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Europe bancaire et financière : l'inquiétude des professionnels

Créé le

25.03.2019

-

Mis à jour le

10.04.2019

À quelques semaines du Brexit et des élections européennes, les professionnels de la finance réunis par TNP Consultants lors de sa conférence annuelle « Histoires de demain », ont fait part de leurs inquiétudes quant à l'avenir de l'Europe bancaire et financière.

Philippe de Fontaine Vive, directeur général de la Compagnie Richelieu, a déploré l'absence de volonté politique européenne d'avoir une souveraineté financière européenne, citant l'exemple du rapprochement potentiel entre Deutsche Bank et Commerzbank favorisé par le gouvernement allemand plutôt qu'une fusion transfrontière.

En outre a constaté Frédéric Pichard, consultant chez TNP et membre du CRSF, les instances européennes ont tendance « à entraver l'activité financière par une réglementation trop lourde ». Laurent Mignon, président du directoire de BPCE, tout en rappelant les apports nécessaires de la réglementation récente, estime que cette dernière doit désormais être plus axée sur la performance des établissements que la sécurité pour créer des champions européens. Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française, a souligné que « le coût de la réglementation explose, mais ni les banques, ni les entreprises n'en tirent les bénéfices ». Notamment l'Union bancaire européenne ne crée pas encore les conditions d'une circulation fluide de la liquidité et des capitaux au sein de l'Union européenne.

Autre écueil, si la régulation et la supervision doivent assurer des conditions de concurrence égales au sein de l’UE, il ne faudrait pas dériver vers une vision trop standardisée du fonctionnement d'une banque. Selon Florence Lustman, directrice financière de La Banque Postale, le superviseur ne doit pas modifier des pratiques bancaires ou de marché locales qui ont fait leur preuve, pour les aligner sur une pratique unique, mais parvenir à les intégrer.

Enfin, dans un autre registre, des questionnements se font jour sur la gestion des données et l'Europe numérique. Certains acteurs s'interrogent sur les stratégies respectives des États-Unis et de la Chine dans ce domaine, craignant que ces deux puissances n'aient entrepris une « colonisation numérique » de l'Europe via le contrôle des données et des paiements.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº831
RB