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Politique monétaire

Chassé-croisé entre la Fed et la BCE

Créé le

23.09.2014

-

Mis à jour le

30.09.2014

À l'heure où la Fed abandonne sa politique ultra-accommodante, la BCE se lance dans une forme de quantitative easing (QE). Quel sera l'effet de ce décalage ?

La Fed cesse son QE en octobre 2014, quand la BCE commence le sien. Face à ce découplage, l'euro peut baisser face au dollar. Par ailleurs, la BCE incite les investisseurs à acquérir des titres obligataires libellés en euros puisqu'elle va en acheter, et donc les renchérir. Toutefois, la remontée attendue des taux américains pourrait à son tour attirer les flux de nouveau vers le dollar.

Après les annonces du 4 septembre, les taux obligataires européens sont orientés à la baisse. Mais les taux américains vont bientôt remonter et ils auront tendance à « contaminer » les taux des obligations émises par les pays core de la zone euro (notamment l'Allemagne, la Finlande et sans doute la France) qui se stabiliseront ou baisseront moins que ce que la seule politique de la BCE pourrait induire. À l'inverse, les pays du Sud seront moins influencés par les taux américains ; ainsi, nous observerons une convergence des taux dans la zone euro.

Sur le moyen ou long terme, y a-t-il un risque de hausse des taux ?

Quand les taux sont très bas, comme en ce moment, le risque de hausse des taux est plus fort. Aux États-Unis, ils vont forcément remonter à un moment ou à un autre. Or les banques sont incitées par la régulation (au travers essentiellement du ratio de liquidité) à acquérir des obligations souveraines et sont donc exposées à ce risque de hausse. Toutefois, elles sont tout à fait capables de se couvrir contre cet événement à venir.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº776