En abaissant le taux directeur de la BCE de 0,5 à 0,25 %, Mario Draghi a surpris les marchés et nombre d'analystes, dont Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank. A ses yeux, « le niveau de l'inflation en Europe ne justifiait pas forcément ce geste de la banque centrale. L'Europe n'est pas dans une situation prédéflationniste, mais simplement de désinflation. Cette baisse de taux est mal reçue en Allemagne qui craint que cette politique accommodante n'entraîne une certaine complaisance dans les pays du Sud. » Mais pour certains, parmi lesquels Patrick Artus, chef économiste de Natixis, l'Europe est concernée par le risque déflationniste.
Au-delà du débat sur l'évolution des prix, la décision du 7 novembre envoie également des signaux rassurants aux banques. « Cette baisse de taux va permettre aux banques d'améliorer leurs marges et donc la qualité de leurs bilans », souligne Christian Parisot, chef économiste d'Aurel BCG. Mario Draghi a également prolongé jusqu'en juillet 2015 l'assouplissement des règles de refinancement à court terme par le
Parmi les mesures d'assouplissement envisagées figure l'instauration d'un taux de rémunération négatif pour les sommes déposés par les banques à la BCE. Pour Gilles Moec, cela serait très mal interprété en Allemagne où « les épargnants auraient le sentiment de subventionner le financement des pays du Sud. De plus, même les “colombes” doutent de l'utilité d'une telle mesure ». Autres pistes : les rachats par la BCE de créances privées (prêts titrisés sous forme d'