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Recapitalisation

L’avenir se précise pour les banques grecques

Créé le

25.11.2015

-

Mis à jour le

01.12.2015

14,4 milliards d’euros. C’est le montant de la recapitalisation totale nécessaire aux quatre principales banques grecques telle qu’estimée par la BCE après un exercice de revue des actifs et de stress-tests. Cette consolidation des bilans doit se faire avant la fin de l’année, afin d’éviter que ne joue le nouveau mécanisme européen du bail-in (lire aussi le dossier p.xx). Ce sont tout d’abord les investisseurs privés qui sont sollicités, à travers des conversions volontaires d’obligations en actions (Liability Management Exercice) et des émissions d’actions nouvelles, via des placements privés ou des offres publiques. « Pour Alpha Bank et Eurobank, cela suffira à combler leurs besoins de respectivement 2,56 et 2,04 milliards d’euros, explique Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG. National Bank of Greece et Bank of Piraeus, qui doivent se renflouer à hauteur de 4,48 et 4,66 milliards, devront en revanche faire appel au Fonds hellénique de stabilité financière. Mais le recours à l’argent public devrait se limiter à 5,43 milliards d’euros, soit moins qu’anticipé. » Dans le cadre du 3e plan d’aide, 10 milliards avaient en effet été alloués à la recapitalisation des banques. Un temps sur la sellette, le versement de cette tranche par le Mécanisme européen de stabilité a finalement été confirmé suite au vote par le Parlement grec d’une mesure de durcissement des saisies immobilières au profit des banques. « Ce nouveau dispositif, voulu par l’Eurogroupe afin de limiter l’aléa moral, protège beaucoup moins les débiteurs grecs. Or l’exemple américain a montré que la généralisation des saisies en cas de crise pouvait avoir un effet boule de neige sur le marché immobilier, en provoquant des ventes en blocs », regrette Éric Dor. Cet accord et la recapitalisation à venir devraient néanmoins éclaircir l’avenir des établissements grecs.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº790