Square

L'actualité des M&A bancaires

Barclays accélère son recentrage

Créé le

25.05.2016

-

Mis à jour le

31.05.2016

Même si Barclays a déjà réduit par deux son bilan, la banque britannique multiplie les plans de restructuration et donne un coup d’accélérateur à son retrait des territoires considérés comme non stratégiques par ses dirigeants.

En avril, Barclays a franchi une nouvelle étape dans son mouvement de retrait d’Asie et d’Europe continentale. En effet, la banque britannique a annoncé trois cessions importantes (voir Encadré 1).

Tout d’abord, elle a cédé ses activités de banque privée à Singapour et Hong-Kong à Oversea-Chinese Banking Corporation (OCBC) pour 320 millions de dollars. Les activités cédées concernent 18,3 milliards de dollars d’actifs gérés et vont permettre à la banque singapourienne d’accroître fortement sa taille en Asie (voir Encadré 2). Par ailleurs, Barclays a annoncé la vente des opérations espagnoles et portugaises de sa filiale de cartes de crédit Barclaycard à la banque espagnole Banco Popular. Les entités cédées concernent 750 000 clients (450 000 au Portugal et 300 000 en Espagne) et plus de 550 salariés. Cette opération lui permettrait de renforcer sa position de leader en Espagne et de se hisser au premier rang au Portugal.

Enfin, la banque britannique est entrée en négociations exclusives le 27 avril dernier avec le fonds britannique AnaCap Financial Partners pour lui céder ses activités françaises de banque de détail et de gestion d’actifs. Présente depuis 1917 dans l’Hexagone, Barclays y emploie plus d’un millier de collaborateurs répartis dans 74 points de vente au service de 150 000 clients « haut de gamme ». Pour autant, Barclays ne quitte pas complètement le territoire français puisqu’elle conserve ses activités de banque d’investissement et de banque auprès des entreprises. À ce stade, aucune indication n’a été fournie sur le montant de la transaction.

Prochaine étape : son retrait d’Afrique, annoncé en mars dernier par le nouveau directeur général du groupe bancaire, Jes Staley. Cela représenterait un véritable symbole, car Barclays y est présente depuis près d’un siècle et figure parmi les plus grandes banques du continent africain. D’ici deux à trois ans, la banque britannique envisage de céder sa participation de 62 % dans sa filiale, Absa, laquelle est présente dans douze pays d’Afrique où elle compte près de 12 millions de clients et emploie 40 000 salariés.

La stratégie des dirigeants de Barclays a le mérite d’être claire : se recentrer sur la banque de détail au Royaume-Uni et la banque d’investissement à Londres et à New York, les deux principaux centres financiers mondiaux. Sera-t-elle néanmoins gagnante à long terme ?

Achevé de rédiger le 25 mai 2016

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº797