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Le momentum parisien

Créé le

18.12.2017

-

Mis à jour le

04.01.2018

Dans la compétition entre les places financières européennes pour attirer les relocalisations post-Brexit, existe-t-il un momentum parisien face à l’Allemagne ? L’hypothèse est soutenable si l’on examine trois des principaux critères d’évaluation des places financières : la stabilité politique. un environnement pro-finance et la capacité de se réformer.

La stabilité politique. Le climat français très tendu avant les élections présidentielles s’est apaisé avec l’arrivée à la présidence d’Emmanuel Macron ; en revanche, en Allemagne, la stabilité politique dont pouvait se prévaloir Angela Merkel est aujourd’hui mise à mal.

Un environnement pro-finance. En France, les efforts des autorités de régulation et de supervision, comme par exemple la procédure express d’agrément mis en place conjointement par l’ACPR et l’AMF, la communication de l’AMF sur les conditions de relocalisation des équipes, ou les positions prises sur des innovations financières comme la blockchain ou les ICO, ont été bien perçus par la communauté financière internationale. En outre, l’annonce de la relocalisation de l’EBA à Paris, qui rejoint l’ESMA, est venue conforter une masse critique de compétences financières jugée supérieure à celle d’autres pays européens. Outre-Rhin, au-delà de l’atout que représente la présence de la BCE à Francfort, il faut comprendre que « l’Allemagne n’a jamais joué la carte de la finance. Sa priorité reste l’industrie et les intervenants financiers liés au tissu local », soulignait lors d’une récente conférence de presse Pierre de Lauzun, délégué général de l’AMAFI. De fait, son secteur bancaire est dominé par les caisses d’épargne qui n’ont pas de poids véritable à l’international, et les landesbank dont la santé financière est fragile.

La capacité de se réformer. La loi travail adoptée par ordonnances en septembre 2017 est venue challenger la réputation d’irréformabilité de la France. Pour autant, « la question des charges sociales sur les hauts salaires reste un véritable problème », souligne Pierre de Lauzun, rappelant que ces cotisations sont plafonnées en Allemagne.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº815