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Droit social

Les nouveaux points de friction

Créé le

21.10.2013

-

Mis à jour le

30.10.2013

Le cabinet Raphaël Avocats s’est interessé aux questions sociales qui ressortent aujourd’hui dans les métiers bancaires. Ainsi, sur les forfaits de temps de travail, « le problème vient du contrôle de la charge de travail et les entretiens réguliers avec les salariés sur la durée du travail que supposent ces forfaits sont encore mal appliqués contrairement à ce que pratiquent beaucoup d’autres secteurs » souligne Marion Ayadi, associée. Certes, les salariés font souvent un bilan d’activité mensuel avec leur supérieur hiérarchique, mais qui porte sur des aspects commerciaux ou la réalisation d’objectifs plutôt que sur la compatibilité entre charge et durée du travail, entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le développement du « nomadisme », qui touche principalement les fonctions commerciales, est un autre point d’attention : les salariés passent une large partie de leur temps sur la route ou travaillent chez eux. Cette organisation comporte des fragilités concernant le contrôle de la durée de travail, la coupure entre vie privée et vie professionnelle, ou les risques en termes de santé ou de sécurité. De plus en plus de banques concluent donc des accords collectifs qui fixent clairement les plages horaires où le salarié ne peut pas être contacté ou durant lesquelles il ne doit pas répondre à ses mails. Mais selon Marion Ayadi, «  la principale difficulté touche à l’isolement. Il faut veiller à prévoir dans les accords de télétravail ou sur le nomadisme des points réguliers et des réunions avec le groupe, et pas uniquement par téléphone. »

Enfin, de plus en plus d’alertes au harcèlement émanent des centres d’appel. Sont en cause des cadences commerciales accrues, la promiscuité sur les plateaux en open space, ou encore le bruit ambiant. En outre, des systèmes d’écoute « qualité » ont été mis en place, qui accentuent l’impression d’une surveillance trop présente. « Nous avons négocié dans une banque un accord d’entreprise qui stipule que le salarié doit être prévenu par un signal sonore et visuel lorsque sa conversation est enregistrée et qu’il a la main pour supprimer certaines parties de l’enregistrement. Surtout, les salariés ont obtenu que les écoutes ne puissent jamais être utilisées à des fins disciplinaires », conclut Marion Ayadi. E. C.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº765
RB