Confinement oblige, de nombreux pays dont la France ont mis une bonne partie de la population au télétravail ou à l’éducation à la maison. Tous les secteurs professionnels sont concernés, dont la banque et la finance
Un télétravail organisé avec les moyens du bord
Alors d’où vient le problème ? Le télétravail s’est organisé dans l’urgence dans de nombreuses entreprises, et chacun fait avec les moyens du bord. Les télétravailleurs utilisent leurs connexions personnelles pour accéder à leurs outils professionnels, et non le réseau privé de leur entreprise. De plus, ils font souvent du « shadow IT » et passent par des services qui ne sont pas adaptés et conçus pour une telle montée en charge, ni sécurisés pour cet usage comme tout simplement une adresse de courrier électronique privée. Alors que dans leur entourage, d’autres personnes peuvent aussi solliciter la connexion au même moment. Comment résoudre le problème ? Ici aussi, c’est un bricolage qui s’installe.
Côté grand public, Google, Facebook et Netflix ont accepté de réduire la qualité des vidéos pour réduire la sollicitation sur la bande passante. L’association Framasoft, réseau d’éducation, indique que certains de ses services sont fermés temporairement aux élèves et aux enseignants. Son compte Twitter, @framasoft, indique d’ailleurs régulièrement d’autres infrastructures associatives vers qui se tourner. L’association propose également en ligne un guide des bonnes pratiques du télétravail à l’usage des télétravailleurs, mais également de leurs managers : https://framasoft.frama.io/teletravail/.
Côté entreprises, certaines s’adaptent à ces nouvelles conditions de travail, comme Thalès qui limite au maximum les visioconférences pour ses salariés. Chez les opérateurs, Free a augmenté le forfait data de ses plus petits forfaits mobiles (passant de 50 Mo par mois à 1 Go par mois jusqu’à au moins fin avril) et prévient que ses boutiques sont fermées et que les interventions d’un technicien programmées peuvent être reportées ou annulées en fonction de l’évolution de la situation. Orange, pour sa partie professionnelle, annonce avoir « augmenté les capacités de ses réseaux et de ses plateformes de services. Ces mesures permettent actuellement de soutenir l’augmentation exponentielle des besoins et des usages. Le nombre d’utilisateurs connectés au réseau de leur entreprise en télétravail a en effet augmenté de 700 % chez ses clients. Pour permettre à chacun de télétravailler dans de bonnes conditions, Orange Business Services a ainsi doublé la capacité de connexions simultanées sur ses plateformes. L’usage de solutions de collaboration à distance telles que la vidéoconférence explose également, avec une augmentation des usages allant de 20 à 100 % selon les solutions. En France uniquement, les équipes terrain gèrent en plus 130 opérations clients supplémentaires par jour pour augmenter les débits de leurs connexions Internet ou à leurs data centers. » Côté grand public et télétravailleurs, l’opérateur précise : « Le trafic voix mobile a fortement augmenté et a été multiplié par deux. Pour y faire face, nous avons réajusté quelques paramétrages, en particulier au niveau de l’interconnexion entre opérateurs. »
Côté éditeurs ou prestataires de services, certains ajustent leur offre :
– Zoho offre Remotely, sa suite de 11 logiciels de travail collaboratif jusqu’au 1er janvier 2020 ;
– Autodesk et Adobe proposent des réductions ou des reports d’abonnement ;
– TeamViewer, le logiciel de prise en main à distance, précise qu’il ne contrôlera pas l’usage qui est fait des licences gratuites de son produit.
Au fur et à mesure que la situation évolue dans le monde, de nouvelles adaptations apparaissent. Pour autant, il vaudrait mieux songer à prévoir de façon plus pérenne l’usage du télétravail en entreprise. La pandémie actuelle n’est sûrement pas la dernière qui frappera notre planète, et il faudra y adapter les plans de continuité d’activité. Y compris en repensant l’infrastructure informatique et le système d’information des banques et du secteur financier, pour répondre de manière plus ordonnée à des besoins de télétravail accrus.