La bonne affaire des festivals

Spécialiste du paiement sans contact dédié aux événements fermés, comme les festivals de musique notamment, la société Tappit a publié en anglais une étude sur l’acceptation du sans contact en festival [1] montrant que 84 % des festivaliers ont peur de se faire voler et que 73 % d’entre eux préfèrent payer en sans-contact avec des bracelets NFC préchargés de chez Tappit ou de ses concurrents. Outre le côté pratique et rassurant de ce système, c’est surtout les organisateurs des festivals qui en profitent. En effet, ce système étant du prépayé, il est rare que les festivaliers dépensent tout leur argent ou se fassent rembourser les derniers euros restants. Et pour de nombreux festivals, passé le délai imparti pour le remboursement, les sommes repartent dans les caisses comme « donation ». Ainsi, Romain Gislais, chargé de la comptabilité de la Route du Rock à Saint-Malo, admettait auprès de l’AFP récupérer ainsi entre 10 000 et 30 000 euros suivant les années : « Cela permet d’éponger nos dettes. » Carol Meyer, directrice d’Art Rock à Saint-Brieuc, a adopté ce système en 2016 pour son festival et reconnaît qu’en moyenne, les festivaliers laissent un à deux euros sur le bracelet. Pour Martin Rigot-Mueller de chez Yuflow, spécialisé dans le paiement cashless pour évènement, « On observe une augmentation de 15 à 20 % des ventes ; 80 % des festivals en France en sont équipés, c’est un marché de plusieurs millions d’euros qui va en augmentant. » Et pour éviter tout soupçon sur une exploitation quelconque des données de consommation des festivaliers, il précise: « Nos clients sont les organisateurs de festival, nous ne sommes pas en contact avec le grand public. » Ce qui n’empêche pas certains évènements comme les Eurockéennes de Belfort de continuer à privilégier les espèces, en raison d’une certaine idée de la liberté. À moins que ce soit pour éviter de payer les frais liés au sans contact (location des terminaux de paiement, des bracelets et du système de gestion).