La performance des fonds d’investissement socialement responsable (ISR), ou plus précisément leur sur- ou sous-performance vis-à-vis des fonds classiques, fait depuis longtemps débat. Deux théories s’affrontent. La première considère que le screening (le filtre) ISR réduit la capacité de diversification, et de ce fait les performances des fonds. La seconde considère qu’au contraire le screening ISR contribue à révéler de l’information dans les prix, offrant à ceux qui l’utilisent un avantage comparatif et des performances supérieures. L’évidence empirique est très partagée, les travaux académiques sur le sujet concluent bien souvent que la différence de performance entre fonds ISR et fonds conventionnels est faible et peu significative. Mais le fait que la performance moyenne des fonds ISR soit indistinguable de celle des fonds classiques ne signifie pas nécessairement que la contribution du screening ISR à la performance est nulle. En effet, les performances moyennes peuvent cacher des différences importantes entre les rendements des deux types de fonds, par exemple au cours du temps (les fonds ISR ont notamment fait la preuve de leur meilleure résilience face aux crises) ou entre fonds (les fonds ISR peuvent avoir entre eux des objectifs très différents). Par ailleurs, le screening ISR peut induire des choix indirects de secteurs, styles ou pays. Les entreprises les mieux notées sont très souvent de grandes entreprises concentrées dans certains secteurs. La contribution du screening doit donc être proprement isolée des choix induits d’allocation d’actifs.
Dans un récent