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Des crédits aux sociétés en croissance modeste en 2014

Créé le

20.01.2014

-

Mis à jour le

29.01.2014

Les encours de crédits aux sociétés non financières ont nettement freiné en 2013, sous l’effet d’une très faible croissance des dépenses des entreprises. La demande de crédit pourrait se raffermir légèrement en 2014.

La croissance de l’encours de crédits aux sociétés est restée très limitée en 2013, proche de 0,5 % en moyenne annuelle. Elle est en hausse quasi nulle au second semestre, et atteint 0,3 % sur un an en novembre (contre 1 % fin 2012 et 4,4 % fin 2011). Les crédits à l’investissement continuent à résister, avec une hausse de 1,9 % sur 1 an en novembre, tandis que les crédits de trésorerie affichent un recul de 3,9 %. Le flux de nouveaux crédits accordés aux sociétés (en cumul 12 mois) est en baisse marquée : -12,5 % en novembre.

Ces évolutions très mitigées tiennent en bonne partie aux tendances médiocres observées sur les dépenses des entreprises. L’investissement productif a reculé de 2 % en volume en 2013, après -1,8 % en 2012. Les entreprises sont restées attentistes et ont reporté certains projets d’investissements compte tenu d’un climat des affaires médiocre, de débouchés intérieurs et surtout extérieurs dégradés (nos principaux partenaires commerciaux appartiennent à la zone euro, avec des effets récessifs cumulatifs) et des hausses de prélèvements fiscaux et sociaux. De même, le mouvement de reconstitution des stocks n’a pas encore été amorcé et les entreprises les ont à peu près stabilisés. Les dépenses des entreprises ont ainsi baissé en valeur, d’environ 3 %. Dans le même temps, les taux de marge ont atteint des plus bas historiques et les profits non distribués ont à nouveau reculé, de l’ordre de 4 %. La hausse des gains de productivité (en lien avec la baisse de l’emploi) et le repli des coûts intermédiaires (prix énergétiques notamment) ont été plus que compensés par la progression des salaires par tête réels et surtout par les hausses de prélèvements. Au total, le besoin de financement des sociétés non financières [1] s’est un peu réduit. Par ailleurs, le recours des sociétés à l’endettement de marché (émissions d’obligations et de titres de créances négociables) est resté marqué, avec un encours en hausse de 7 % sur 1 an en novembre. Ceci explique un recours au crédit bancaire en hausse très modérée.

En 2014, la demande de crédit devrait se raffermir, mais très progressivement. L'investissement des entreprises profitera de l’amélioration de la demande domestique et étrangère. Les entreprises pourront également compter sur les premiers effets des réformes structurelles menées. Des freins subsisteront : climat des affaires encore assez mitigé, besoins de renouvellement pour cause d’obsolescence de l’appareil productif assez limités, absence de tensions sur les capacités de production. De même, un début de reconstitution des stocks devrait se mettre en place, mais timidement, d’où une reprise prudente des dépenses des entreprises prévue à +5 % en valeur. Mais dans le même temps, les taux de marge et les profits vont se redresser plus nettement, grâce à la mise en place du crédit d’impôt compétitivité emploi (à hauteur de 10 milliards en 2014), qui est destiné précisément à stimuler les dépenses d’investissement. Les profits non distribués pourraient rebondir de 15 % cette année. Le besoin de financement des sociétés devrait ainsi se réduire. Le recours au financement de marché, notamment obligataire, pourrait être moins important, avec la légère remontée attendue des taux longs. Les taux OAT 10 ans sont remontés sur les derniers mois, 2,27 % en décembre 2013 après un plus bas à 1,8 % en avril-mai, et continueraient à remonter jusqu’à 3 % fin 2014. Ceci est lié d’une part à la remontée des taux longs américains, d’autre part à l’apaisement des inquiétudes sur les pays de la périphérie en zone euro, en phase avec l’amélioration des comptes publics et le retour de la croissance. Au total, la demande de crédit de la part des sociétés n’accélérerait que légèrement.

Le flux de nouveaux crédits accordés (cumul 12 mois), en baisse de 10 % fin 2013, se redresserait de 5 % en 2013. La croissance de l’encours des crédits aux sociétés, limitée à 0,5 % fin 2013, se raffermirait à 1,5 % environ fin 2014.

1 Différence entre les profits non distribués et les dépenses d’investissement et de stocks.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº769
Notes :
1 Différence entre les profits non distribués et les dépenses d’investissement et de stocks.