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L'actualité des M&A bancaires

Alliance dans les métiers actions en France

Créé le

25.01.2018

-

Mis à jour le

30.01.2018

Natixis et Oddo BHF décident de rapprocher leurs activités de courtage actions dans la perspective de l’entrée en vigueur de la directive européenne MiFID II.

Un rapprochement se profile dans le courtage actions. Le 6 décembre dernier, Natixis et Oddo BHF ont annoncé qu’ils envisageaient « un partenariat de long terme » sur les métiers d’intermédiation et de primaire actions (augmentations de capital et introductions en Bourse) afin de créer un acteur majeur en Europe continentale. Même si la forme juridique retenue n’est pas encore arrêtée, les modalités du partenariat sont déjà connues et l’on sait par ailleurs que la banque française prendra une participation à hauteur de 5 % du capital du groupe financier franco-allemand Oddo BHF (v. Encadré 1).

Les activités d’intermédiation et de recherche actions de Natixis en France seront transférées chez Oddo BHF. Au final, 90 collaborateurs, dont 32 analystes, sont concernés. Oddo BHF compte pour sa part 54 analystes, dont 25 à Paris. La nouvelle équipe ainsi constituée suivrait 600 valeurs, dont 220 en France et 130 en Allemagne, soit plus de 80 % des principaux indices de référence dans ces deux pays en France et en Allemagne. Ces deux marchés représentent à eux seuls 60 % de la capitalisation boursière de la zone euro. Déjà premier broker sur les valeurs françaises, Oddo BHF a l’ambition de consolider sa place sur le marché français et d’augmenter la couverture sur les valeurs allemandes pour intégrer le top 3 outre-Rhin.

Quant au primaire actions en France des deux entités, il sera regroupé chez Natixis. Les deux salariés concernés d'Oddo BHF rejoindront Natixis, qui compte déjà une vingtaine de collaborateurs sur cette activité. La filiale de BPCE conforterait sa position sur les activités de marché primaire actions et deviendrait ainsi le troisième acteur en nombre d’opérations.

Si elle se confirme, cette opération suit la même logique que celle choisie en 2013 par le Crédit Agricole, qui avait apporté son broker CA Cheuvreux à Kepler, ou encore que l’alliance entre BNP Paribas et Exane, conclue en 2004 et renouvelée pour cinq ans en 2015. De quoi susciter des craintes chez les salariés concernés de Natixis car l’intégration de CA Cheuvreux à Kepler s’était, à l’époque, traduite par 290 suppressions d’emplois sur 360 en France, et 500 sur 700 en Europe.

Ce rapprochement semble également en cohérence avec les évolutions réglementaires récentes, à savoir l’entrée en vigueur depuis le 3 janvier 2018 de la directive européenne MiFID II, qui impose la stricte séparation des frais de recherche et d’exécution, mettant ainsi à mal le modèle économique existant du courtage actions. Cette opération pourrait en appeler d’autres dans les toutes prochaines semaines. En France notamment, tous les regards se tournent aujourd’hui vers la Société Générale, la seule grande banque d’investissement à avoir encore un broker intégré.

Achevé de rédiger le 24 janvier 2018.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº817
RB