Avec sa croissance à 5 % depuis plus de 10 ans et son dynamisme démographique, le continent africain est promis à un bel avenir par un nombre croissant d’économistes « afro-optimistes ». Mais pour lever les 90 milliards de dollars d’investissement annuels nécessaires selon les calculs de la Banque Mondiale, il faudra avoir recours à des outils de financement diversifiés. Pour accompagner la mise en place d’un tel écosystème, un « cluster finance » a été lancé en juillet sous l’égide la fondation AfricaFrance et en partenariat avec Paris Europlace. Comme sa structure mère, entérinée en décembre 2013 lors du Sommet Paix et Sécurité de l’Élysée, le cluster a pour vocation de renforcer les relations économiques entre le continent africain et la France. L’investissement de long terme, le développement du secteur de l’assurance et la désintermédiation du financement sont parmi les thèmes de travail prioritaires du cluster, aux côtés de la formation. Sur ce dernier axe, l’objectif est de créer un « campus digital de la finance » où l’enseignement serait notamment délivré sous forme de
Mais Paris occupe-t-il toujours une place de choix dans le développement africain ? Ce desserrement des liens privilégiés passés a été exploité avec réalisme par les puissances émergentes, au premier rang desquelles la Chine, armée de ses banques publiques aux poches profondes. Surtout, le secteur financier africain s’est significativement renforcé, autour de groupes bancaires nigérians, sud-africains et marocains notamment. « Avec des marchés de capitaux et des acteurs de private equity dynamiques, nous avons la chance d’avoir des contreparties africaines puissantes et en forte croissance », note Jean-Michel Severino. Sans compter que c’est sur le territoire africain que se forgent en partie les services financiers du futur : 62 millions de personnes y utilisent déjà régulièrement leur téléphone pour réaliser des services financiers et dans 15 pays africains, le nombre de comptes sur mobile dépasse le nombre de comptes