Après un ralentissement des émissions d'
AT1
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en janvier, en raison des incertitudes générées par le dossier grec, la dynamique de ce marché est repartie en février, surtout du fait d'établissements très solides, basés au nord de l'Europe :
- la danoise Nordea (550 millions de dollars, 1,2 milliard de couronnes norvégiennes et 2,25 milliards de couronnes suédoises) et sa compatriote Nykredit (500 millions d'euros) ;
- la néerlandaise Rabobank (1,5 milliard d'euros) ;
- les suédoises Swedbank (750 millions de dollars) et SHB (750 millions de dollars).
Plus au sud, la suisse UBS a elle aussi émis (1milliard d'euros et 2,3 milliards de dollars).
Ces signatures rassurent les investisseurs. Toutefois, le marché a également absorbé l'émission de 750 millions d'euros d'une banque au profil plus risqué, Banco Popular. Quant à BBVA, une des banques espagnoles les plus solides, elle a levé 1,5 milliard.
« Le marché a dépassé les 100 milliards en Europe, souligne Jérôme Legras, directeur de la recherche chez Axiom. Il va poursuivre sa progression pour deux raisons : d'une part les banques doivent satisfaire les exigences imposées par le MREL
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, ce ratio mis en place par la directive BRRD et qui impose de détenir une certaine quantité de dette pouvant absorber des pertes ; d'autre part, elles subissent les contraintes de la directive CRD4-CRR
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selon laquelle une partie du capital des banques doit être constituée d'AT1. » S.G.
1
Les AT1 regroupent deux formes d'obligations hybrides capables d'absorber les éventuelles pertes d'un établissement : les
Convertible Contingents (CoCos) sont convertibles en actions et les
Write Down peuvent voir leur valeur nominale diminuée.
2
MREL : Ce ratio pourrait être de 8% du bilan mais n’est pas encore fixé de façon définitive.
3
Cette directive met en œuvre les principes de Bâle III.