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À qui profite l’échec de la fusion de NYSE Euronext et Deutsche Börse ?

Créé le

20.02.2012

-

Mis à jour le

28.02.2012

En interdisant le projet de fusion des Bourses transatlantique et allemande, la Commission européenne a fait quelques heureux, au moins à court terme. C’est en particulier le cas de la chambre de compensation (CCP) franco-britannique, LCH.Clearnet. Alors que son contrat avec NYSE Euronext sur la compensation des marchés actions devait être dénoncé du fait de la fusion – les flux devant revenir à la CCP de Deutsche Börse –, la porte s’est désormais rouverte. « Aucune décision n’a été prise sur les marchés cash, toutes les options sont étudiées », a assuré le management de la Bourse lors de ses résultats annuels. De quoi laisser LCH.Clearnet respirer… et sécuriser son volume d’activité : la CCP est en effet en négociation exclusive avec le London Stock Exchange pour son rachat. Une décision devrait être prise « sous peu », a indiqué la chambre. La réussite du projet handicaperait NYSE Euronext, peu enclin à faire travailler son concurrent direct. À défaut d’acquérir une CCP existante, la plate-forme boursière pourrait être amenée à la créer de toutes pièces. « C’est une solution qui avait été envisagée par NYSE Euronext en 2009 mais sans concrétisation à l’époque, rappelle Gaspard Bonin, d’Equinox Consulting. Créer une chambre de compensation est complexe pour un marché réglementé plus que pour un MTF en démarrage, car les volumes à traiter sont d’emblée très élevés, sur un périmètre de produits très large impliquant des contraintes opérationnelles et réglementaires multiples. »

L’enjeu des dérivés

C’est sur les dérivés que le groupe transatlantique est certainement le plus avancé, puisqu’il dispose d’ores et déjà de NYSE Liffe Clearing, pour la compensation des transactions de sa plate-forme londonienne de dérivés listés. Il souhaite relancer son développement pour en faire une CCP à part entière sur les dérivés, y compris OTC. Des annonces devraient avoir lieu début avril. La concurrence sur l’OTC est déjà rude, avec ICE et le CME, mais aussi LCH.Clearnet. Deutsche Börse a aussi annoncé son intérêt pour ce marché, même si les résultats tardent. Le marché est juteux du fait de la nouvelle réglementation EMIR qui impose la compensation d’un maximum de dérivés. Il est surtout très rentable, à la différence du clearing des marchés actions, activité banalisée très concurrentielle.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº746