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Investisseurs institutionnels

Prêts à l’économie par des institutionnels : une croissance bridée

Créé le

11.09.2017

-

Mis à jour le

04.10.2017

À l’occasion de son Enquête 2017, l’AF2i a dévoilé les intentions de placements des investisseurs institutionnels. Si certaines catégories d’actifs devraient rester stables, comme les actions et les obligations, les actifs alternatifs ont quant à eux le vent en poupe. C’est le cas en particulier des infrastructures, du capital-investissement et des prêts à l’économie. Cette dernière catégorie est récente, portée par une tendance à la désintermédiation bancaire : les banques ne sont plus les seules à détenir des prêts à leur actif ; les institutionnels, et en particulier les assureurs, sont eux aussi concernés. Cette pratique, qui a commencé à émerger début 2012, représente aujourd'hui près de 2 % des portefeuilles des institutionnels et concerne 55 % de ces investisseurs. Cette classe d’actifs devrait grossir, à en croire les réponses données à l’AF2i : 65 % des institutionnels souhaitent accroître cette poche de leur portefeuille. Parmi ces institutionnels qui souhaitent aller plus loin, nombre d’entre eux sont de grande taille puisqu’ils représentent 89 % des actifs de l’ensemble des institutionnels.

Et pourtant, cette classe d’actifs semble déjà atteindre ses limites de développement. Pour Philippe Haudeville, secrétaire général de l’AF2i, « cette classe d’actifs ne sera jamais majeure dans le portefeuille des institutionnels ; les banques vont continuer de dominer largement l’activité de prêteur. Le seul moyen de permettre à cette activité de continuer de se développer chez les institutionnels serait la création de véhicules de titrisation [avec un tranchage du risque, ndlr]. C’est un chantier délicat, car il est difficile de bien tarifier le risque que présentent les PME qui sont les principales bénéficiaires de ces prêts financés par les institutionnels. Le développement d’un marché secondaire permettant de céder ce type de créance jouerait également en faveur du développement de cette pratique. »

On peut toutefois imaginer que les pouvoirs publics vont faire en sorte de créer les conditions nécessaires à la poursuite de cette tendance, car ils ont déjà été très actifs dans ce domaine. S. G.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº812