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Le nouveau brevet unitaire européen est en marche

Créé le

16.12.2013

-

Mis à jour le

28.03.2014

Après 30 ans de discussion, le Parlement européen et le Conseil  sont parvenus à un accord sur le paquet créant le brevet unitaire européen. Ce dispositif entrera en vigueur au début de l’année 2014.

Le «  paquet brevet de l’Union européenne [1] » repose sur un texte organisant la coopération renforcée, entre États, sur le régime linguistique et la création d’une juridiction unifiée du brevet. Le nouveau brevet unitaire devrait faciliter les procédures et permettre une réduction des coûts des démarches pouvant aller jusqu’au moins 80 %, ce qui devrait le rendre plus compétitif face aux États-Unis et au Japon. Ainsi, lorsqu’il sera pleinement effectif, le brevet unitaire européen ne devrait plus coûter que 4 725 euros (contre 36 000 euros), avait estimé la Commission.

Jusqu’à la réforme, la demande de  brevet européen devait être déposée auprès de l’Office européen des brevets (OEB), suivie d’une validation dans chacun des États membres. Cette procédure de validation entraînait des coûts élevés pour les entreprises, notamment à cause de la nécessité de traduction. Désormais, tout inventeur pourra demander un brevet unitaire lui assurant une protection dans les 25 États membres signataires de l’accord, l’Italie et l’Espagne ayant refusé de signer. Les demandes de brevet unitaire devront être faites en anglais, en allemand ou en français. Si elles sont introduites dans une autre langue, elles devront être accompagnées d’une traduction dans l’une des trois langues. Les coûts de traduction seront totalement remboursés aux PME, aux organisations sans but lucratif, ainsi qu'aux universités et organismes publics de recherche.

L’accord international établissant la juridiction en matière de brevet unifié entrera en vigueur le 1er janvier 2014 ou après sa ratification dans 13 États contractants, à condition que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne en fassent partie. À noter que les géants de l’IT (Apple, Google, HP, Microsoft, Samsung…) ont formé une coalition contre le brevet unitaire européen dans une lettre adressée aux responsables européens dans laquelle ils évoquent un risque de « patent trolls [2] ».

« Avec cet accord dont la portée est considérable, le Parlement européen et le Conseil apportent une contribution décisive à la mise en œuvre de l’agenda de la relance économique et de la croissance », avait déclaré le Commissaire européen Michel Barnier.

1 Règlements n° 1257/2012 et n° 1260/2012 du 17 décembre 2012 Parlement et du Conseil européen mettant en œuvre la coopération renforcée dans la création d’une protection unitaire conférée par un brevet et les modalités relatifs à la traduction. 2 En français « chasseur de brevets » ou « troll des brevets », un patent troll est, dans le domaine de la propriété intellectuelle, et plus précisément dans celui de la concession de licences (Licensing), une société ou à une personne physique qui utilise la concession de licence et le litige de brevets comme principale activité économique.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº767
Notes :
1 Règlements n° 1257/2012 et n° 1260/2012 du 17 décembre 2012 Parlement et du Conseil européen mettant en œuvre la coopération renforcée dans la création d’une protection unitaire conférée par un brevet et les modalités relatifs à la traduction.
2 En français « chasseur de brevets » ou « troll des brevets », un patent troll est, dans le domaine de la propriété intellectuelle, et plus précisément dans celui de la concession de licences (Licensing), une société ou à une personne physique qui utilise la concession de licence et le litige de brevets comme principale activité économique.