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SG et CASA : séparation imminente dans le courtage

Créé le

19.12.2013

-

Mis à jour le

24.12.2013

Les deux banques françaises ont entamé des négociations qui devraient permettre à la Société Générale de prendre 100 % du capital de Newedge. En contrepartie, le Crédit Agricole a négocié une augmentation de sa participation dans Amundi.

A l’exception de la transaction singulière concernant la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS), le mois de novembre 2013 a été très calme sur le front des opérations de fusion-acquisition dans le secteur bancaire mondial (voir Encadré 1). Dans un tel contexte, l’annonce par la Société Générale et le Crédit Agricole d’une simplification des liens capitalistiques dans leur coentreprise (joint-venture) de courtage retient l'attention. Précisément, la Société Générale est entrée en négociations exclusives avec le Crédit Agricole afin d’acquérir sa participation de 50 % dans le capital de Newedge, pour un montant de 275 millions d’euros.

Les fiançailles entre les deux partenaires auront finalement duré 5 ans. En effet, les deux banques françaises détenaient à parité le courtier spécialisé dans les dérivés depuis 2008. Newedge est issu de la fusion des courtiers Fimat (Société Générale) et Calyon Financial (Crédit Agricole). Newedge exerce deux principaux métiers : l’exécution et la compensation des produits dérivés listés. Aujourd’hui, il s’agit d’un acteur de premier plan au niveau mondial (voir Encadré 2). Il est présent sur plus de 85 marchés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. A la fin 2012, il employait près de 2 800 personnes dans seize pays. Sur les 9 premiers mois de l’année 2013, Newedge a généré un PNB de 516 millions d’euros.

Quelles sont les motivations de part et d’autre ? Du côté de la Société Générale, l’acquisition complète de Newedge permettrait tout d’abord à la banque rouge et noire de mieux répondre aux besoins de sa clientèle, à la fois en termes d’offre et de présence géographique (Amériques, Asie). Étant donné les évolutions réglementaires, elle constituerait par ailleurs un développement stratégique clé dans le domaine des activités de post-marché. Pour le Crédit Agricole, l’objectif prioritaire serait de sortir d’une activité qui ne fait plus partie de son cœur de métier depuis le plan de recentrage de sa BFI engagé en 2010. Au cours des derniers mois, plusieurs ventes ont déjà été initiées par la banque verte dans le domaine du courtage : Cheuvreux au français Kepler et CLSA au chinois CITIC Securities (Citics).

En contrepartie de cette nouvelle cession, la banque mutualiste a négocié une reprise à la Société Générale de 5 % du capital d’Amundi, leur filiale commune de gestion d’actifs, pour un montant de 337,5 millions d’euros. À l’issue de l’opération, la participation du Crédit Agricole dans le premier gestionnaire d’actifs européen passerait de 75 à 80 %. Toutefois, cette évolution des liens capitalistiques ne modifierait ni la gouvernance de l’asset manager, ni le partenariat stratégique en cours entre les deux banques françaises. En effet, Amundi resterait le fournisseur de référence en matière de solutions d’épargne et d’investissement pour les réseaux de banque de détail du groupe Société Générale. La seule modification porterait sur l’accord de distribution qui serait prolongé de 5 ans jusqu’à fin 2019.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº767