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Gestion d'actifs

La révolution de l'impact ira jusqu’à la comptabilité

Créé le

16.12.2021

La philosophie de l’impact réconcilie les investisseurs avec l’environnement, le social et la gouvernance. Théorisée notamment par l’un des pionniers du capital-risque, Sir Ronald Cohen, elle est condamnée à durer. Même la comptabilité devrait s’y mettre !

Elle n’est pas la dernière mode de la finance, une dérivée seconde de la finance d’engagement dont l’investissement socialement responsable (ISR) serait la dérivée première ! La philosophie de l’impact est une lame de fond et l’amorce d’un changement du modèle économique dominant. Se frayant un chemin dans l’économie internationale, la révolution de l’impact imprègne le comportement de tous les secteurs et de tous les acteurs de l’économie et de la société, de l’entreprise à la finance en passant par les politiques publiques, les organismes non gouvernementaux et la philanthropie.

Son enjeu ? Rien de moins que la transformation volontaire et systématique du système. Hier, le « capitalisme égoïste » ou du moins « amoral », selon l’expression du philosophe André Comte-Sponville, un système qui va dans le mur. Demain, un « capitalisme d’impact », atterrissage du modèle de développement durable cartographié par l’ONU depuis 2015 en dix-sept objectifs. Entre les deux, la nécessité de mobiliser 25 trillions d’euros sur la prochaine décennie.

D’aucuns pourraient donc s’interroger sur la nécessité et la faisabilité de cette bascule. Pour être convaincu, il suffit d’écouter le témoignage privilégié sur ce tournant du capitalisme d’un acteur clé de cette révolution, inventeur du contrat à impact social en 2010 et influenceur de la finance d’impact au Royaume-Uni et aux États-Unis. Son nom ? Sir Ronald Cohen [1] , l’auteur de « Impact », un titre qui dit tout, tout simplement.

Une logique d’harmonie

« Le capitalisme à impact, écrit-il, est ce nouveau système qui met en accord le secteur privé et l’État, de sorte que les deux travaillent en harmonie et non plus en opposition, et misent davantage sur le capital et l’innovation pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux. » Précisons ici que pour Ronald Cohen, « impact » équivaut à « impact social ». « Social » non dans notre propre acception, mais pris dans son sens anglo-saxon. Cela rime donc plus avec sociétal. Cet impact s’intéresse donc aux relations avec l’ensemble des « parties prenantes » et intègre naturellement l’environnemental.

Les deux aspects sont devenus indissociables. Ils sont d’ailleurs désormais conjugués, sous la thématique synthétique consensuelle de la « transition juste » : la transition écologique repensée à la lumière du mouvement des gilets jaunes, en quelque sorte ! L’investissement à impact (ou impact investing) est en effet destiné à juguler simultanément « deux périls, l’inégalité [2] et la dégradation de la planète », interdépendants. Il en est ainsi : les premières victimes du réchauffement climatique sont les populations du monde les plus précaires, alors que leur empreinte écologique est la plus faible, et les mieux protégés celles dont l’empreinte écologique est la plus forte [3] .

La « main invisible » n’est pas efficace

En 1776, dans son Enquête sur les causes de la richesse des Nations, Adam Smith constatait que « tout en ne cherchant que son intérêt personnel, chaque individu travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler ». Et d’ajouter cette métaphore : « En cela, il est conduit comme par une main invisible à faire quelque chose qui n’entre nullement dans ses intentions [4] . » Force est de constater, trois siècles plus tard, que la main invisible ne suffit pas.

Contrairement à ce que prétendait le physiocrate Mercier de la Rivière, « lorsque l’intérêt personnel gouverne », le monde ne va pas bien de lui-même. La preuve : des besoins sociaux ne sont pas pris en charge, des dégâts collatéraux considérables se produisent sur l’environnement et la société, avec à la clef pollution et pauvreté. Et nulle auto-correction ! Le modèle occidental a pris conscience de son insoutenabilité planétaire et doit rapidement prendre en compte les externalités négatives à réduire et les externalités positives à produire. Il est urgent de lever la tête et de regarder au-delà du niveau de l’EBITDA et de l’augmentation du cours de bourse. Il est urgent de dépasser le tropisme de l’intérêt personnel, cette passion égoïste et originelle de la nature humaine [5] .

Pourquoi la vapeur va être inversée

C’est toute l’ambition de la révolution de l’impact que d’inverser consciemment la vapeur et de trouver les moyens de remédier en profondeur à ces insuffisances et à ces dégâts que « la tyrannie de la rentabilité » a semés sur son passage de manière irresponsable. L’ambition de mettre la main à la pâte pour déployer la logique d’un intérêt humain élargi, où le bien fait à autrui devient une composante existentielle déterminante de la satisfaction individuelle et entrepreneuriale, un modèle où économie et humanisme ne s’opposent pas [6] .

Pour être juste avec Adam Smith, et comme le souligne d’ailleurs Ronald Cohen, la révolution de l’impact est en même temps un retour aux sources d’une philosophie sociale plus unifiée. Avant La Richesse des Nations, perçu comme l’ouvrage fondateur de l’économie politique, Adam Smith avait publié en 1759 une Théorie des Sentiments moraux où, à côté des passions égoïstes et originelles, il décrivait les passions sociales, certes moins fortes, de l’homme que sont « la générosité, l’humanité, la bonté, la compassion, l’amitié et l’estime mutuelles [7] ». « Si Adam Smith, écrit Cohen, avait su qu’au XXIe siècle, nous en serions à mesurer notre incidence sociale, il aurait sans doute fusionné ses deux livres en un seul et donné à l’impact social le rôle du cœur invisible des marchés qui guident leur main invisible [8] . »

La révolution de l’impact s’invite donc jusque dans la théorie économique standard. Elle appelle à réviser l’anthropologie réductrice qui se cache derrière l’hypothèse fondatrice d’un homo economicus maximisateur de sa satisfaction individuelle, conçue sous un angle matérialiste, pour la faire évoluer vers une anthropologie plus réaliste d’un être humain de pleine stature et à rationalité élargie. Un être susceptible de prendre explicitement en compte le bien d’autrui dans sa fonction de satisfaction propre. Faire du bien à l’autre peut améliorer notre propre bien-être immatériel. Autrement dit, se centrer sur son nombril appauvrit. L’intérêt de l’homme ne se limite pas à une augmentation de son niveau de vie personnel ou familial, il est plus riche au sens premier, et plus généreux. La volonté d’impact social de toute une nouvelle génération d’entrepreneurs vient à point nommé nous le rappeler.

Le mouvement est transversal et structuré

L’affirmation consciente ou inconsciente de cette nouvelle anthropologie permet de comprendre pourquoi la révolution de l’impact est en train d’imprimer sa marque dans l’ensemble du champ économique et social et des « groupes d’acteurs ». Qui est concerné aujourd’hui ? L’entreprise, avec le développement de l’entrepreneuriat social et le renforcement de l’économie sociale et solidaire. L’investissement financier et la gestion d’actif, au sein ou en dehors des grandes banques, en dépassant la logique « atténuatrice » de limitation des dégâts de l’investissement socialement responsable pour lui substituer la logique de l’impact positif mesurable. L’univers de la philanthropie classique des fondations appelées par l’impact à aller au-delà d’une politique de donation homéopathique à fonds perdus et tournante, dans une logique d’investissement à impact rentable à plus grande échelle. Cette révolution est aussi crédible car elle apporte métriques standardisées et outils innovants.

Ronald Cohen multiplie les exemples en opposition flagrante avec la « preuve par neuf » apportée par Adam Smith (« Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses »). Il témoigne ainsi « que l’on peut échapper au conflit entre rendement financier et rendement social [9] ».

Une entreprise peut « bien faire et faire du bien »

Exemple avec Zipline, entreprise créée par Keller Rinaudo. Après avoir monté une société à succès de robots-jouets à 23 ans, ce spécialiste de la robotique professionnelle s’est lancé le défi de créer « des initiatives qui auraient une profonde influence sur la vie des gens ». En 2016, il trouve ce qu’il cherchait dans un problème de logistique de livraison de produits médicaux essentiels rencontré par le gouvernement du Rwanda. Il y apporte une solution en rapport avec son savoir-faire en réorganisant la logistique autour de deux plates-formes technologiques de stockage, d’où, grâce à une flotte de drones, peut être acheminée en quelques minutes la bonne poche de sang sur presque tout le territoire. Grâce à cette innovation logistique de rupture, 80 % de la population rwandaise peut être servie rapidement et une économie budgétaire conséquente est réalisée. Cela permet de rémunérer correctement l’impact social apporté par Zipline. Par ailleurs, il est mis fin au surstockage global et à la péremption des poches de sang inutilisées localement. Fort de cette rentabilité démontrée et reposant sur l’impact social, Keller Rinaudo a obtenu un financement en capital-risque de 190 millions de dollars, pour une valorisation de Zipline égale 1,2 milliard de dollars en mai 2019.

Autre exemple : La Varappe, entreprise inclusive d’insertion créée par Laurent Laïk. Cet ex cost-killer était navré de mesurer les effets sociaux destructeurs de ses missions d’optimisation, qui le conduisaient à gaspiller en masse un personnel existant et disponible, prêt à faire des efforts d’employabilité et de ce fait susceptible de requalification et de redéploiement [10] .

Cadre juridique favorable pour l’oimpact social

C’est aux États-Unis que les initiatives les plus significatives d’entreprise sociale ont d’abord été lancées. Depuis 2006, le B Lab (B pour bénéfique), organisation mondiale à but non lucratif, soutient « les entrepreneurs qui développent leur activité pour la transformer en force bénéfique ». Il décerne une certification aux sociétés à but lucratif dès lors que la note de la société, fondée sur 180 mesures d’impact social et environnemental, avec une révision trisannuelle, dépasse un certain seuil. 3 000 B corps (corporations), issues de 150 secteurs et 64 pays, ont obtenu la certification en 2020.

La France s’y met aussi. En 2019, dans le cadre de la loi PACTE, le statut d’entreprise à mission a vu le jour. À date, il est adopté par de plus en plus d’entreprises de tout type et taille, comme de grandes entreprises ou des sociétés de gestion d’actifs. C’est une autre confirmation de la généralisation en cours du capitalisme d’impact, qui concilie résultat social directement mesurable et profitabilité au sens classique. Et qui, idéalement, fait dépendre cette profitabilité de la preuve de résultat dans la mission particulière fixée dans les statuts de l’entreprise. L’État est aussi impliqué, en France, dans le développement de contrats d’insertion sociale (voir encadré).

Le temps de l'ISR cosmétique est révolu

La situation n’évolue pas seulement du côté des entreprises. Elle change également du côté des financeurs. Certes, l’investissement à impact n’est pas différent par nature de l’investissement socialement responsable. Toutefois, son développement rapide est une des preuves de la vitesse de mise en œuvre de la révolution de l’impact dans le monde de la gestion d’actifs et du rehaussement du niveau de priorité des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans la gestion d’actifs financiers. Une évolution due à la conversion d’acteurs de marché accompagnant la prise de conscience citoyenne de l’insoutenabilité globale du modèle capitaliste « cynique », mais aussi plus pragmatiquement à la prise en compte des risques de dévalorisation d’actifs liés au changement climatique et aux réactions politiques à ce changement.

L’Autorité des marchés financiers (AMF) l’a signifié au monde de la gestion d’actifs : le temps de l’ISR cosmétique est révolu. L’Observatoire de l’épargne de l’entreprise le remarque aussi : « l’ISR d’aujourd’hui n’est sans doute pas similaire à celui d’hier. Il a évolué. En effet, les investisseurs ne sont plus seulement attirés par une optique de gestion des risques ESG mais par une réelle quête d’impact environnemental et social à long terme, en exerçant une pression positive sur les entreprises [11] ».

Une réglementation européenne déterminante

Cette démarche est renforcée par le développement d’un cadre réglementaire plus contraignant pour tous les acteurs, tant au niveau européen qu’international, notamment avec le règlement Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR1) [12] , la taxonomie sur les activités vertes et MiFID 2 [13] . Ces textes visent à renforcer la prise en compte de critères ESG, le reporting extra-financier et à établir une classification homogène des activités dites « vertes », afin d’encadrer la façon dont les acteurs du marché doivent intégrer les critères de durabilité dans leur activité d’investissement et en rendre compte.

Au nom près, les fonds à impact ont d’ailleurs trouvé leur socle réglementaire dans la classification des fonds par le SFDR : les fonds à impact correspondent aux fonds dit « article 9 » du règlement européen. Il s’agit de fonds qui poursuivent clairement un objectif d’investissement durable, d’une exigence supérieure aux exigences plus modestes des fonds dit « article 8 ». Ils doivent démontrer une performance financière et extra-financière concomitante. C’est la catégorisation optimale, la plus recherchée, qui recrée une niche s’apparentant clairement à l’investissement à impact et aux fonds thématiques durables, dans lesquels on doit en principe retrouver une intentionnalité, une additionnalité et une exigence d’impact chiffré extra-financier spécifiques.

La multiplication récente des fonds à impact, de valeurs mobilières et plus récemment de fonds d’investissement immobilier montre bien la vitesse à laquelle la révolution de l’impact se propage dans le monde des sociétés de gestion d’actifs et la sphère financière. Même s’il convient que tous s’accordent pour établir une métrique réellement connectée aux finalités humaines à atteindre par le « pivotage » et « l’auto-correction » du modèle économique dominant, seules à même de satisfaire les passions sociales qui animent au fond tous les groupes d’acteurs humains, et de refaire société.

La comptabilité à l’heure de l’impact

Mais l’outil le plus ambitieux de la révolution de l’impact est le projet d’une comptabilité générale de l’entreprise pondérée par l’impact. Elle changera l’échelle de la finance d’impact en donnant à lire une bottom line à 360 degrés nette des impacts positifs et négatifs des entreprises. Les diverses initiatives par lesquelles on s’efforce depuis les années 2000 de mesurer et normer la rentabilité extra-financière de l’entreprise, son résultat économique et social, sont seulement des étapes préliminaires vers ce système standardisé de mesures, qui permettra à la révolution de l’impact d’atteindre sa vitesse de croisière, par l’internalisation dans les comptes de l’impact extra-financier, positif tout autant que négatif.

C’est à l’élaboration d’un tel système que travaille activement l’Impact-Weighted Account Initiative (IWAI), lancée en 2019, après avoir germé au sein de la Harvard Business School [14] . Il s’agit d’élaborer un cadre permettant d’intégrer dans la comptabilité de l’entreprise son impact. Comment ? En attribuant une valeur monétaire aux incidences sociales et environnementales de l’entreprise. Cette monétisation permet d’appliquer des coefficients correcteurs – des pondérations – aux flux de pertes et profits de l’entreprise (ventes, coût de la main-d’œuvre, etc.), en fonction de l’impact social et environnemental de chaque entreprise, et d’aboutir ainsi à un profit net pondéré par l’impact. Une pondération similaire doit s’appliquer aux actifs bilanciels.

Le but de ce travail de pondération par l’impact de la comptabilité ? Arriver à fixer des coefficients correcteurs standards, à l’instar des règles standards, qui s’appliquent à la comptabilité financière. Et, in fine, aboutir à la mise en place de Generally Accepted Impact Principles (GAIP). Il s’agit d’une révolution comptable au moins aussi importante que celle qui, après la crise boursière de 1929, avait débouché sur l’établissement des Generally Accepted Accounting Principles, sous la tutelle de la Securities Exchange Commission, créée à la même époque, donnant aux analystes boursiers le moyen de comparer valablement les performances financières des entreprises.

Le résultat « pondéré » reflet de l’impact global

On comprend de ce fait comment, par le biais de cette comptabilité pondérée, les investisseurs à impact pourront intégrer dans leurs modèles de gestion de portefeuille l’analyse du triptyque rentabilité-risque-impact, clef de succès de l’investissement (financier) à impact et condition des arbitrages tactiques au sein d’une même classe d’actifs, comme ils avaient intégré l’analyse du risque à celle de la rentabilité lors du déploiement des divers segments du capital investissement dans le non-coté.

En monétisant l’influence des entreprises sur les gens et l’environnement, l’IWAI autorisera une comparaison rigoureuse de la dimension extra-financière et de son impact sur les comptes pondérés. « Cette comparaison influencera les consommateurs, les investisseurs et les salariés, et affectera la valeur boursière des entreprises, écrit Ronald Cohen. Cela aura pour résultat final de modifier radicalement les flux de capitaux dans toute la machine économique. » Le résultat de l’entreprise sera un reflet fidèle de son impact global net, de sa valeur ajoutée sociétale nette. La révolution de l’impact sera mise sur les rails, durablement. Adam Smith, depuis son ciel, s’en félicitera. Et ceux qui, prophétiquement, ont conçu l’avenir du social et l’efficacité de la prise en charge des questions sociales par le modèle économiquement plus robuste de l’entreprise à vocation sociale, et plus généralement par la réconciliation de l’économique et du social, ne pourront que se réjouir de la « mainstreamisation » de cette convergence [15] .

 

1 Il s’agit donc de Ronald Cohen, auteur d’Impact (sous-titre anglais : Reshaping Capitalism to Drive Real Change – Réformer le capitalisme pour conduire un changement réel), Penguin Random House Londres, 2020, traduction française (sous-titre français : Quand l’argent a du cœur), Éditions Saint-Simon, 2021. Le titre renvoie à la globalité de cette révolution psychologique et éthique de l’impact, qui déborde la finance d’impact, qui n’en est qu’un outil privilégié. Ronald Cohen est le fondateur en 1971 d’Apax Partners Worldwide LP (Apax signifie « unique », en grec), l’un des leaders mondiaux du capital-risque et du capital investissement (ou private equity), à la base de la révolution technologique accélérée des années 1990 et 2000. Il a dirigé la task force sur les investissements à impact (G8T), créée en 2013 à l’initiative du Premier ministre britannique, David Cameron, en marge du G8, et qui a publié en 2014 le rapport « L’investissement à impact : le cœur invisible des marchés », dans lequel Larry Summers, secrétaire américain au Trésor, a vu « l’étape fondatrice d’un vaste mouvement ». Notre article s’inspire largement d’Impact, à la fois narration et bilan d’étape de ce mouvement six ans plus tard. Les citations sans référence proviennent de son ouvrage.
2 Voir à ce sujet la publication du World Inequality Report 2022 de la Paris School of Economics, en décembre 2021, qui met particulièrement en relief la croissance des inégalités internes des nations par rapport aux inégalités internationales : https://wir2022.wid.world/ ; https://wir2022.wid.world/executive-summary/
3 Ce lien indissociable est aussi l’une des principales thèses de l’encyclique Laudato si’, du Pape François, en 2015. Observateur attentif, le souverain pontife a salué la publication du rapport sur l’investissement à impact (voir ci-dessus), en invitant les gouvernements « à s’engager dans le développement d’un marché d’investissements à forte incidence sociale pour combattre une économie qui exclut et qui écarte » (lire Impact, p. 15).
4 Pour découvrir le contexte d’économie nationale du texte méconnu dont cet extrait est tiré, voir : https://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/218-la-main-invisible-d-adam-smith.html
5 Châteaubriand, visiteur des États-Unis en 1790, est l’observateur de la vitesse d’appropriation de la logique de l’intérêt par le Nouveau Monde : « L’intérêt mercantile commence à les envahir, l’intérêt devient chez eux le vice national. » Mémoires d’Outre-Tombe, L VIII, chapitre 6.
6 Économie et humanisme est une association « pour une économie humaine » fondée en 1941 par le prêtre Louis Joseph Lebret. Dans le manifeste Pour une civilisation solidaire, publié en 1959, il écrit que « le social et l'économique ne peuvent être séparés ; il ne s’agit pas de plaquer un social correctif, palliatif, sur une économie engendrant de soi le mal humain ; il s'agit de préconiser et de chercher à mettre en place un régime économique intégralement social et intégralement personnaliste en même temps que très différencié dont l'objectif soit la montée humaine universelle ».
7 Cf Théorie des sentiments moraux, I, 2, 4,1.
8 Cf Impact : introduction, p.19.
9 In Impact, chapitre 2, L’ère de l’entrepreneuriat social.
10 https://www.lavarappe.fr/le-groupe
11 « ISR : Performances, Labels, Réglementation, Greenwashing... Comment faire le tri ? » : https://www.epspartenaires.com/actualites-eps-partenaires
12 Règlement européen dit Sustainable Finance Disclosure Regulation du 27 novembre 2019, d’application progressive.
13 Entrée en vigueur en 2018, la Directive européenne Markets in Financial Instruments Directive (MiFID 2) vise à renforcer la protection des investisseurs vis à vis des institutions financières, ainsi que la transparence des marchés et des transactions. Elle renforce la maîtrise d’orientation de son épargne par l’investisseur final.
14 Initiative « révolutionnaire » conjointe du Global Steering Group on Impact Investment (GSG), cofondé en 2015 par Ronald Cohen, et de l’Impact Management Project (IMP) qui ont créé un groupe de travail réunissant des universitaires et des praticiens des entreprises et des investisseurs sous la direction du Professeur de comptabilité à la Harvard Business School Georges Serafeim. La base de données sur laquelle travaille l’IWAI comporte 3 500 entreprises. On peut voir un exemple de résultat très différencié de la pondération de l’impact environnemental des sociétés Pepsi Cola et Coca Cola du fait des différences comportementales dans l’utilisation de l’eau dans le chapitre 4, « Intégrer l’impact social dans l’entreprise », p. 136, chapitre largement consacré à cette internalisation comptable des impacts extra-financiers.
15 Il paraît juste, à une plume qui s’exprime ici sous les auspices du Mouvement Habitat et Humanisme, de faire référence, sans complaisance, à l’intuition fondamentale de son fondateur, Bernard Devert, il y a plus de trente-cinq ans, préfigurateur avant la lettre du concept d’économie sociale et solidaire et de l’économie de l’impact, via la création d’une société foncière solidaire non cotée qui fait régulièrement appel public à l’épargne sous le contrôle de l’AMF pour développer son action dans l’insertion sociale par le logement et l’accompagnement des personnes ou familles fragilisées (www.habitat-humanisme.org).

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº865
Notes :
11 « ISR : Performances, Labels, Réglementation, Greenwashing... Comment faire le tri ? » : https://www.epspartenaires.com/actualites-eps-partenaires
12 Règlement européen dit Sustainable Finance Disclosure Regulation du 27 novembre 2019, d’application progressive.
13 Entrée en vigueur en 2018, la Directive européenne Markets in Financial Instruments Directive (MiFID 2) vise à renforcer la protection des investisseurs vis à vis des institutions financières, ainsi que la transparence des marchés et des transactions. Elle renforce la maîtrise d’orientation de son épargne par l’investisseur final.
14 Initiative « révolutionnaire » conjointe du Global Steering Group on Impact Investment (GSG), cofondé en 2015 par Ronald Cohen, et de l’Impact Management Project (IMP) qui ont créé un groupe de travail réunissant des universitaires et des praticiens des entreprises et des investisseurs sous la direction du Professeur de comptabilité à la Harvard Business School Georges Serafeim. La base de données sur laquelle travaille l’IWAI comporte 3 500 entreprises. On peut voir un exemple de résultat très différencié de la pondération de l’impact environnemental des sociétés Pepsi Cola et Coca Cola du fait des différences comportementales dans l’utilisation de l’eau dans le chapitre 4, « Intégrer l’impact social dans l’entreprise », p. 136, chapitre largement consacré à cette internalisation comptable des impacts extra-financiers.
15 Il paraît juste, à une plume qui s’exprime ici sous les auspices du Mouvement Habitat et Humanisme, de faire référence, sans complaisance, à l’intuition fondamentale de son fondateur, Bernard Devert, il y a plus de trente-cinq ans, préfigurateur avant la lettre du concept d’économie sociale et solidaire et de l’économie de l’impact, via la création d’une société foncière solidaire non cotée qui fait régulièrement appel public à l’épargne sous le contrôle de l’AMF pour développer son action dans l’insertion sociale par le logement et l’accompagnement des personnes ou familles fragilisées (www.habitat-humanisme.org).
1 Il s’agit donc de Ronald Cohen, auteur d’Impact (sous-titre anglais : Reshaping Capitalism to Drive Real Change – Réformer le capitalisme pour conduire un changement réel), Penguin Random House Londres, 2020, traduction française (sous-titre français : Quand l’argent a du cœur), Éditions Saint-Simon, 2021. Le titre renvoie à la globalité de cette révolution psychologique et éthique de l’impact, qui déborde la finance d’impact, qui n’en est qu’un outil privilégié. Ronald Cohen est le fondateur en 1971 d’Apax Partners Worldwide LP (Apax signifie « unique », en grec), l’un des leaders mondiaux du capital-risque et du capital investissement (ou private equity), à la base de la révolution technologique accélérée des années 1990 et 2000. Il a dirigé la task force sur les investissements à impact (G8T), créée en 2013 à l’initiative du Premier ministre britannique, David Cameron, en marge du G8, et qui a publié en 2014 le rapport « L’investissement à impact : le cœur invisible des marchés », dans lequel Larry Summers, secrétaire américain au Trésor, a vu « l’étape fondatrice d’un vaste mouvement ». Notre article s’inspire largement d’Impact, à la fois narration et bilan d’étape de ce mouvement six ans plus tard. Les citations sans référence proviennent de son ouvrage.
2 Voir à ce sujet la publication du World Inequality Report 2022 de la Paris School of Economics, en décembre 2021, qui met particulièrement en relief la croissance des inégalités internes des nations par rapport aux inégalités internationales : https://wir2022.wid.world/ ; https://wir2022.wid.world/executive-summary/
3 Ce lien indissociable est aussi l’une des principales thèses de l’encyclique Laudato si’, du Pape François, en 2015. Observateur attentif, le souverain pontife a salué la publication du rapport sur l’investissement à impact (voir ci-dessus), en invitant les gouvernements « à s’engager dans le développement d’un marché d’investissements à forte incidence sociale pour combattre une économie qui exclut et qui écarte » (lire Impact, p. 15).
4 Pour découvrir le contexte d’économie nationale du texte méconnu dont cet extrait est tiré, voir : https://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/218-la-main-invisible-d-adam-smith.html
5 Châteaubriand, visiteur des États-Unis en 1790, est l’observateur de la vitesse d’appropriation de la logique de l’intérêt par le Nouveau Monde : « L’intérêt mercantile commence à les envahir, l’intérêt devient chez eux le vice national. » Mémoires d’Outre-Tombe, L VIII, chapitre 6.
6 Économie et humanisme est une association « pour une économie humaine » fondée en 1941 par le prêtre Louis Joseph Lebret. Dans le manifeste Pour une civilisation solidaire, publié en 1959, il écrit que « le social et l'économique ne peuvent être séparés ; il ne s’agit pas de plaquer un social correctif, palliatif, sur une économie engendrant de soi le mal humain ; il s'agit de préconiser et de chercher à mettre en place un régime économique intégralement social et intégralement personnaliste en même temps que très différencié dont l'objectif soit la montée humaine universelle ».
7 Cf Théorie des sentiments moraux, I, 2, 4,1.
8 Cf Impact : introduction, p.19.
9 In Impact, chapitre 2, L’ère de l’entrepreneuriat social.
10 https://www.lavarappe.fr/le-groupe
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