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Le parcours de... Alain Papiasse

« Produit bancaire »

Créé le

23.10.2014

-

Mis à jour le

05.01.2015

DGA du groupe BNP Paribas, Alain Papiasse représente depuis septembre 2014 la direction générale pour la région Amérique du Nord, tout en assurant la supervision de CIB.

Self-made man ou diplômé ?

Self-made man d’abord, mais diplômé ensuite.

Merci à… ?

Aux personnes prêtes à prendre des paris et qui vous poussent à aller plus loin : celle qui m’a incité à faire le CESB, exigeante en management, et qui m’a confié mon premier poste visible en tant que Senior Banker adjoint. Ensuite, mon premier « patron  » en tant que Senior Banker de même que son supérieur hiérarchique, m’ont également encouragé à viser plus haut : « il faut progresser, le surplace n’existe pas… ».

Votre parcours : un long fleuve tranquille ?

Pas du tout.Comme beaucoup de jeunes diplômés,je souhaitais être affecté dans un centre d’affaires de l’Ouest parisien où se situaient les plus grandes entreprises. Michel Renault à l’époque DGA chargé du réseau France, m’a convaincu de créer un centre d’affaires PME dans le sud-est de Paris, à Montparnasse, en argumentant que « les meilleurs profils veulent faire de la grande entreprise, ce n’est pas discriminant… et c’est la raison pour laquelle je vous choisis. »

Autre exemple, à mon retour des États-Unis, Jean Peyrelevade et Pascal Lamy, respectivement P-DG et DG du Crédit Lyonnais, m’ont proposé de diriger la gestion d’actifs… parce que je n’y connaissais rien et qu’ils ne voulaient pas d’un expert pour ce poste de management. Finalement, celui-ci a été l'un des plus beaux de ma carrière.

Estimez-vous avoir «  réussi » votre vie professionnelle ?

En tout cas, j’ai fait ce qui me plaisait. Il faut accepter, pendant un temps, d’avoir une courbe de carrière plate pour basculer d’une certaine façon dans le plaisir de ce que l’on fait. Ainsi, lorsque j’ai quitté le Crédit Agricole en 2003, je suis devenu libre de choisir pratiquement ce que je voulais. Et j’ai accepté un poste chez BNP Paribas, car j’avais envie de travailler avec Baudouin Prot.

Définir un bon manager ?

Si vous n’êtes pas capable d’avoir un certain sens relationnel ou de vendre une idée à un client, il y a peu de chances que vous sachiez la vendre à vos collaborateurs. Un bon manager est un bon commerçant et vice-versa.

Vos valeurs ?

La franchise, le courage et l'honnêteté. Je déteste la malhonnêteté intellectuelle.

Du sens politique ?

Oui, mais dans certaines limites. Celle qui consiste à quitter un job très bien payé parce que vous êtes en rupture avec le système. Et si vous me demandez si je ferais de la politique un jour, la réponse est non, je déteste ce monde.

Pour vous décrire en quelques mots ?

« Abordable ». Je peux revoir des personnes avec lesquelles j’ai travaillé il y a une trentaine d’années, elles ont toujours l’impression de pouvoir me parler dans le même rapport. Et j’aime autant discuter avec des gens proches de la retraite qu’avec les plus jeunes, y compris avec des stagiaires qui ne sont même pas encore embauchés.

Vos modèles ?

Je n’ai pas de modèle.

Vos réseaux ?

Ce que je cultive comme réseau au sens où vous l’entendez, c’est du pur professionnel. Ce n’est pas pour moi, mais pour la banque. Ensuite, je ne rencontre que les personnes que j’ai du plaisir à voir.

Êtes-vous inscrit sur un réseau social ?

Pas du tout. Je n’aime pas les réseaux électroniques, pas plus que le téléphone. J’ai besoin de voir les gens.

Print ou web ?

Je suis un passionné de lecture (histoire) et j’adore les livres anciens. J’ai besoin de toucher le papier… et je suis nul avec les nouvelles technologies. On ne peut pas tout faire et quand c’est trop tard, c’est trop tard !

Vous reste-t-il de la place pour la famille ?

Ma famille est très importante pour mon équilibre.

Partez-vous régulièrement en vacances ?

Oui.

Avec ou sans travail ?

Sans.

Joignable ou non ?

Joignable toujours !

Vos maximes de référence ?

« Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays [1] . » Cela s’applique à la fois à l’entreprise et aux collaborateurs avec lesquels vous fonctionnez. Ou encore « Sur un tracteur, il n’y a pas de marche arrière. », une expression empruntée au Crédit Agricole.



1 John Fitzgerald Kennedy, discours d’investiture, 20 janvier 1961.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº777
Notes :
1 John Fitzgerald Kennedy, discours d’investiture, 20 janvier 1961.