Natixis : une spécialisation fondée sur les domaines d'excellence

Pourriez-vous me donner une vision d'ensemble sur vos activit&eacute;s en Chine continentale ? Nous conduisons nos activit&eacute;s de banque de grande client&egrave;le : financement des grandes entreprises, plus particuli&egrave;rement dans les secteurs du commerce international, de l&rsquo;&eacute;nergie et des mati&egrave;res premi&egrave;res, fourniture de produits de couverture et d'investissement pour les grandes entreprises et les institutions financi&egrave;res, et l'accompagnement des entreprises chinoises dans leur d&eacute;veloppement &agrave; l'international. Nous accompagnons aussi des clients fran&ccedil;ais, mais les centres de d&eacute;cision pour les questions financi&egrave;res sont g&eacute;n&eacute;ralement situ&eacute;s en France et couvertes par nos &eacute;quipes parisiennes. Nous ne pouvons pas rivaliser avec les banques chinoises sur les activit&eacute;s domestiques. Nous poss&eacute;dons une agence &agrave; Shanghai et un bureau de repr&eacute;sentation &agrave; P&eacute;kin. Nous avons par ailleurs entam&eacute; les d&eacute;marches pour en demander la transformation en succursale. Cela devrait &ecirc;tre r&eacute;alis&eacute; dans les mois qui viennent. Cette ouverture correspond au d&eacute;veloppement de nos activit&eacute;s en Chine qui sont centr&eacute;es sur les entreprises. Si Shanghai est le centre financier, P&eacute;kin concentre les centres de d&eacute;cision de nombre d'entreprises. Votre strat&eacute;gie est-elle centr&eacute;e sur le d&eacute;veloppement de cette activit&eacute; avec les corporate ou bien pr&eacute;voyez-vous de d&eacute;velopper vos activit&eacute;s dans d'autres domaines ? Dans le cadre de notre strat&eacute;gie, la Chine est une priorit&eacute; en termes de d&eacute;veloppement de notre base de clients corporate . Nous consid&eacute;rons que ces derniers sont en train de s'internationaliser. Ils sont de plus en plus nombreux, en outre, &agrave; s'int&eacute;resser &agrave; l'Europe. Dans ce contexte, nous consid&eacute;rons que nous avons des atouts &agrave; faire valoir. Par exemple, nous avons r&eacute;cemment aid&eacute; Shuanghui, leader de la viande de porc en Chine, &agrave; acqu&eacute;rir l'entreprise am&eacute;ricaine Smithfield, leader mondial du march&eacute;. Cette op&eacute;ration, d'un montant de 4 milliards de dollars, permet &agrave; la soci&eacute;t&eacute; de prendre une dimension globale. A l'instar de Shuanghui, de nouveaux besoins en termes d'accompagnement financier se font jour, avec davantage de sophistication. C'est une tendance forte: Lenovo vient de racheter l'activit&eacute; de serveurs d'IBM aux Etats-Unis. Cela ouvre des perspectives importantes pour les banques internationales, en termes de financement d'acquisition de M&amp;A et d'equity capital markets. D'un autre c&ocirc;t&eacute; nous travaillons avec les institutions financi&egrave;res chinoises, mais avec un degr&eacute; de priorit&eacute; moins &eacute;lev&eacute;, car les opportunit&eacute;s pour des produits qui ne seraient pas domestiques, et compte tenu des contraintes r&eacute;glementaires, sont moindres. Vous &ecirc;tes-vous fix&eacute;s des objectifs en termes de conqu&ecirc;te de client&egrave;le ? Nos objectifs pour la plate-forme Asie-Pacifique sont ambitieux en terme de d&eacute;veloppement : Natixis a pour ambition en Asie d&rsquo;augmenter en moyenne de 15% ses revenus annuels. Bien &eacute;videmment la Chine tient une part importante dans cette optique, mais nous n'avons pas d&eacute;fini d'objectifs sp&eacute;cifiques. Avez-vous identifi&eacute; des opportunit&eacute;s que les r&eacute;formes annonc&eacute;es pourraient cr&eacute;er ? Ce qui pourrait changer pour nous, c'est le souci affich&eacute; par le gouvernement chinois de changer le mod&egrave;le de d&eacute;veloppement: pour augmenter la productivit&eacute; de l'&eacute;conomie chinoise, il faut am&eacute;liorer l'acc&egrave;s au financement des entreprises priv&eacute;es. Un changement de politique dans ce sens pourrait nous permettre de participer davantage au financement des entreprises priv&eacute;es. A l'heure actuelle les SOEs [1] restent majoritaires dans notre portefeuille de clients. Etudiez-vous la possibilit&eacute; de vous implanter dans une zone de libre-&eacute;change ? A ce stade, nous n'avons pas de projet de ce type; actuellement une partie significative des op&eacute;rations que nous montons &agrave; l'international avec nos clients chinois se fait &agrave; Hong Kong, via les filiales offshore de nos clients. Hong Kong est et reste le hub des op&eacute;rations &agrave; l'international des soci&eacute;t&eacute;s chinoises. Qu'est- ce qui pourrait remettre en question le r&ocirc;le de Hong Kong ? Cela d&eacute;pendra de ce que le gouvernement chinois projette de faire dans le futur. En ce qui me concerne, je consid&egrave;re que Hong Kong dispose d'atouts importants par rapport aux zones de libre-&eacute;change, notamment en termes de droit. Combien de personnes travaillent pour Natixis en Chine continentale ? 40 &agrave; 45 personnes y travaillent, qui s'appuient sur nos &eacute;quipes &agrave; Hong Kong, qui comptent 260 personnes. O&ugrave; se situent vos domaines d'excellence pour les entreprises chinoises ? Nous sommes un acteur sp&eacute;cialis&eacute; dans le secteur de l'&eacute;nergie et des mati&egrave;res premi&egrave;res, qui conna&icirc;t litt&eacute;ralement une explosion en Chine, malgr&eacute; le ralentissement de la croissance. Nous poss&eacute;dons une vision globale du march&eacute; mondial, et nous sommes en mesure de pr&eacute;senter &agrave; nos clients des opportunit&eacute;s d'acquisition ou de d&eacute;veloppement dans d'autres parties du monde, ainsi que des produits sp&eacute;cifiques. Typiquement nous accompagnons nos clients chinois dans des projets en Afrique, ou en Am&eacute;rique latine. Nous sommes &eacute;galement bien positionn&eacute;s dans le cas d'entreprises chinoises qui regarderaient des acquisitions en Europe et aux Etats-Unis, et plus g&eacute;n&eacute;ralement des financements d'acquisition. Nous avons, enfin, dans le financement du commerce, une longue exp&eacute;rience, issue de l&rsquo;ex Banque Fran&ccedil;aise du Commerce Ext&eacute;rieur. J'imagine que le rachat du LME par la Bourse de Hong Kong doit conforter encore davantage la croissance du secteur, y compris en Chine continentale ? Cela se confirme depuis quelques ann&eacute;es : l'Asie, tir&eacute;e par la Chine, devient la plaque tournante du march&eacute; des m&eacute;taux. Par ailleurs il y a une forte activit&eacute; sur le p&eacute;trole. Raison de plus pour une banque pr&eacute;sente comme nous le sommes dans le secteur des mati&egrave;res premi&egrave;res pour renforcer nos activit&eacute;s ici. 1 State-Owned Enterprises, entreprises publiques.

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Natixis : une spécialisation fondée sur les domaines d'excellence

Face au gigantisme du marché chinois, Natixis n'a pas l'ambition de croître à tout prix. Simplement, elle souhaite mettre en avant ses métiers phares, et devenir le partenaire privilégié des groupes chinois ayant des ambitions à l'international.

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