Les comptes gérés ne sont pas une solution

La gestion alternative a retrouv&eacute; des niveaux d'avant-crise, soit pr&egrave;s de 2 000 milliards de dollars, alors que pour beaucoup d'investisseurs, les affres de 2008 sont encore bien pr&eacute;sentes. De nombreux exc&egrave;s ont &eacute;t&eacute; commis par certains g&eacute;rants de hedge funds. Pendant les ann&eacute;es d&rsquo;euphorie, leur manque de talent et d'imagination &eacute;tait souvent dissimul&eacute; derri&egrave;re des positions illiquides, voire derri&egrave;re un effet de levier d&eacute;mesur&eacute; cens&eacute; compenser la faiblesse des primes de risque. Une crise plus tard, les investisseurs qui &eacute;valuent leurs investissements alternatifs doivent d&eacute;sormais raisonner en trois dimensions, et non plus simplement en deux : aux param&egrave;tres risque et rendement s&rsquo;ajoute celui de la liquidit&eacute;. Tous les hedge funds ne sont pas &agrave; mettre dans le m&ecirc;me panier et le nerf de la guerre demeure plus que jamais de pouvoir identifier les quelques g&eacute;rants talentueux dans un univers toujours en croissance&hellip; mais dont la qualit&eacute; moyenne de l&rsquo;ensemble et l&rsquo;&eacute;thique de certains sont plus que discutables. Malheureusement, le raccourci intellectuel que font beaucoup d&rsquo;investisseurs consiste &agrave; rejeter la gestion alternative, &agrave; cause de ce qu&rsquo;ils en lisent ou parce qu&rsquo;ils ont eu une exp&eacute;rience malheureuse. C&rsquo;est &agrave; d&eacute;plorer, car tous les hedge funds n&rsquo;ont pas failli dans leur mission et tous les fonds de hedge funds n&rsquo;ont pas pris leurs investisseurs en otages. Dans la gestion alternative comme dans tous les secteurs, la s&eacute;lection des partenaires est la cl&eacute; de la r&eacute;ussite&hellip; ou de l&rsquo;&eacute;chec. La mani&egrave;re dont les investisseurs ont appr&eacute;hend&eacute; la gestion alternative a &eacute;galement &eacute;volu&eacute; au cours de la derni&egrave;re d&eacute;cennie ; c&rsquo;est la mani&egrave;re d&rsquo;en saisir les risques potentiels qui a d&eacute;termin&eacute; le comportement de chacun face &agrave; la crise et la volont&eacute;, ou pas, d&rsquo;y maintenir une allocation. En effet, &agrave; l'origine de la gestion alternative dans les ann&eacute;es 1970 et 80, il y avait quelques banquiers qui investissaient pour leur portefeuille personnel et celui de leurs clients priv&eacute;s, en dehors des sentiers battus, aupr&egrave;s de g&eacute;rants pionniers recherchant un meilleur profil risque-rendement que celui des actions. La notion d&rsquo;asym&eacute;trie venait de voir le jour : participer &agrave; la hausse des march&eacute;s boursiers mais pouvoir en limiter le risque de baisse par le biais de techniques, d&rsquo;instruments et de savoir-faire au service de la cr&eacute;ation de valeur sur le long terme. Ces investissements se faisaient en consid&eacute;rant les hedge funds comme des actifs risqu&eacute;s pour lesquels une certaine tol&eacute;rance &agrave; la baisse &eacute;tait logique, ces investissements se faisant en diminution de la partie &laquo; actions &raquo; des portefeuilles. Ces investisseurs ayant connu de bonnes et de moins bonnes ann&eacute;es et ayant une tol&eacute;rance pour une volatilit&eacute; importante sont en g&eacute;n&eacute;ral toujours pr&eacute;sents dans la gestion alternative de 2011, car m&ecirc;me si les performances sont d&eacute;cevantes en valeur absolue, elles sont bien meilleures que celles des indices boursiers auxquels on peut les comparer. L&rsquo;&eacute;vitement des fortes baisses, mais pas de toutes les baisses, est en effet la base m&ecirc;me de l&rsquo;approche de la gestion alternative. Un malentendu n&eacute; des performances de 2000-2004 D&rsquo;autres investisseurs n&rsquo;ayant pas eu le m&ecirc;me v&eacute;cu avec les hedge funds ou les fonds de hedge funds ont eu des comportements diff&eacute;rents face &agrave; la crise. Quand, entre 2004 et 2006, les institutionnels se sont engouffr&eacute;s massivement dans la gestion alternative, ils l&rsquo;ont fait &agrave; cause des performances r&eacute;alis&eacute;es entre 2000 et 2004, imaginant que la gestion alternative pouvait de mani&egrave;re automatique, comme elle avait su le faire au sortir de la bulle Internet, prot&eacute;ger l&rsquo;int&eacute;gralit&eacute; de leur capital en phase de baisse et participer &agrave; la hausse des march&eacute;s financiers ; le tout avec une volatilit&eacute; similaire &agrave; celle des obligations et une corr&eacute;lation n&eacute;gligeable par rapport aux autres actifs financiers. Bref, une promesse de miracles permanente et une tol&eacute;rance faible pour l&rsquo;&eacute;chec &ndash; et donc le risque &ndash;, puisque le principe m&ecirc;me du miracle est de r&eacute;ussir l&rsquo;impossible&hellip; Ces flux massifs se sont construits pour beaucoup d&rsquo;entre eux sur des attentes fausses et irr&eacute;alistes, encourag&eacute;s par des vendeurs attir&eacute;s par ce miracle, consid&eacute;rant les hedge funds comme une classe d&rsquo;actifs &agrave; part enti&egrave;re, non corr&eacute;l&eacute;e aux autres et ayant un profil de risque de type obligataire au regard de statistiques historiques. Soyons r&eacute;alistes : l&rsquo;hypertrophie du bilan des banques qui pr&ecirc;taient &agrave; tout va, les taux bas, une embellie &eacute;conomique et un fort app&eacute;tit pour le risque &eacute;taient certainement plus &agrave; l&rsquo;origine de ces statistiques flatteuses que le seul talent des g&eacute;rants de hedge funds . Faible volatilit&eacute; synonyme de faible liquidit&eacute; ? Le comportement des hedge funds en tant qu&rsquo;actifs risqu&eacute;s et non pas comme valeur refuge de type obligataire a &eacute;t&eacute; r&eacute;v&eacute;l&eacute; au grand jour pendant la crise de 2008, et encore r&eacute;cemment pendant la crise de la dette de 2011. Pour ces investisseurs de la derni&egrave;re heure, n&rsquo;ayant connu que des phases de crise, le retour &agrave; la r&eacute;alit&eacute; est brutal. Nombre d&rsquo;entre eux se d&eacute;tournent de la gestion alternative, notamment des fonds de fonds ayant &laquo; survendu &raquo; ce biais obligataire et peu volatil de leurs portefeuilles. De mani&egrave;re paradoxale, c&rsquo;est aussi dans cette cat&eacute;gorie de fonds de fonds que l&rsquo;on a vu l&rsquo;essentiel des probl&egrave;mes de restriction de liquidit&eacute; en 2008. Faible volatilit&eacute; pouvant parfois &ecirc;tre synonyme de faible liquidit&eacute;&hellip; Une des cons&eacute;quences de la crise est la volont&eacute; marqu&eacute;e de certains investisseurs pour plus de r&eacute;glementation, de transparence et de liquidit&eacute;. Ces objectifs sont forts louables et partent de motivations totalement justifi&eacute;es. Le fort d&eacute;veloppement des plates-formes de comptes g&eacute;r&eacute;s et des fonds UCITS s&rsquo;inscrit dans cette logique mais l&agrave; encore, un cadre juridique ou une transparence totale sur les faits et gestes de tel ou tel g&eacute;rant n&rsquo;est en aucune mani&egrave;re une garantie de satisfaction finale. La crise de la dette que nous connaissons actuellement frappe de plein fouet &agrave; nouveau les banques, dont on ne peut pas vraiment dire qu&rsquo;elles manquent de r&eacute;glementation. Tous les fonds UCITS et tous les g&eacute;rants des plates-formes ne sont pas log&eacute;s &agrave; la m&ecirc;me enseigne pour ce qui est du talent et du savoir-faire n&eacute;cessaires &agrave; la bonne gestion d'un fonds alternatif. La s&eacute;lection fondamentale et les v&eacute;rifications op&eacute;rationnelles des g&eacute;rants sous-jacents restent le moyen le plus efficace d&rsquo;&eacute;viter les grandes catastrophes. Elles doivent &ecirc;tre effectu&eacute;es par des multig&eacute;rants qui ont les ressources et l'exp&eacute;rience pour le faire. Dans la gestion comme dans beaucoup de domaines, il n&rsquo;est pas souhaitable de s&rsquo;appuyer uniquement sur la forme au d&eacute;triment du fond. Comment utiliser la gestion alternative dans le futur ? La crise de 2011 d&eacute;montre une fois de plus que le r&ocirc;le principal des hedge funds dans un portefeuille diversifi&eacute; est cette asym&eacute;trie dans la participation &agrave; la hausse et &agrave; la baisse des march&eacute;s. Sur un cycle d&rsquo;investissement complet, cela signifie pouvoir g&eacute;n&eacute;rer des rendements de type action mais avec une fraction seulement de la volatilit&eacute; et du risque de baisse. Pour obtenir cette asym&eacute;trie, nul besoin de s&rsquo;aventurer dans des strat&eacute;gies complexes car on peut l&rsquo;obtenir avec des approches simples, transparentes, liquides et test&eacute;es dans la dur&eacute;e : long/short equity et macro.

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Les comptes gérés ne sont pas une solution

Pour Mirabaud Asset Management, la transparence qu’offrent les comptes gérés ou les fonds UCITS n’apporte pas une réponse satisfaisante aux investisseurs. Pour se protéger, ces derniers doivent s’appuyer sur un examen approfondi des gérants.

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