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Connais-toi toi-même

Créé le

18.07.2022

En la matière, la France dispose d’un cadre « robuste et sophistiqué » souligne l’organisme intergouvernemental de référence, le GAFI, après deux ans et demi de travail. Il faut s’en féliciter. Mais l’ensemble des pays européens n’est pas au même niveau. La réglementation doit donc encore évoluer pour s’imposer uniformément au sein de l’Union européenne, avec une supervision communautaire. Le dossier du mois cerne les points essentiels de cette harmonisation, mais aussi ses contraintes et, paradoxalement, ses lacunes, notamment liées au traitement des données personnelles.

Entre intérêt du client et protection des citoyens, entre mise en œuvre des sanctions financières envers certains individus ou personnes morales de Russie et nécessaire accès des réfugiés ukrainiens au service de paiement de base, le « paquet » législatif actuel fait l’objet de discussions dans un contexte particulier. Encore. La cinquième directive avait vu le jour après la vague d’attentats de 2015-2016 en Europe.

De toutes les luttes

La banque se trouve généralement prise à témoin des maux de son époque et souvent désignée comme responsable. Ainsi n’est-elle pas épargnée lorsqu’il s’agit de lutte contre le changement climatique. « Certains acteurs estiment que ce n’est pas à eux, mais aux États, de définir les règles du jeu, parce que la finance ne peut que se nourrir de l’économie telle qu’elle est, et non fondamentalement modifier cette dernière. Je suis assez en phase avec cette approche », déclare Jean-Marc Jancovici, qui a développé la méthode du « bilan carbone » avant de créer le cabinet de conseil Carbone 4 et de lancer The Shift Project. « Les banques ont peu de levier, en pratique, puisqu’elles suivent l’économie telle qu’elle est », ajoute-t-il dans l’interview qu’il a accordée à Revue Banque.

À l’heure de la transition énergétique, la France comme l’Europe est confrontée à une autre réalité : sa dépendance envers la Russie pour se fournir en pétrole et gaz (lire notre supplément), mais aussi pour bien d’autres matières premières, tels les métaux. Retrouvez dans les pages « Économie » deux approches complémentaires. D’abord, la « taille du réservoir » par Emmanuel Hache de l’IFPEN (Institut Français du Pétrole, Énergies nouvelles). Ensuite la « taille du robinet » par Benjamin Louvet, membre (comme Jean-Marc Jancovici), d’ASPO France, association qui étudie lepic pétrolier et ses conséquences, et gérant spécialiste Matières premières chez OFI AM.

À propos, faut-il considérer la gestion d’actifs  – ou plutôt le rôle que doivent jouer les professions financières – « comme une comédie des erreurs » ? Nul doute que Christian Walter, docteur en économie, actuaire agrégé, mais aussi philosophe suscite le débat. Revue Banque cherche en tout cas à diversifier les champs de réflexion. Sans pour autant laisser les métiers et leurs actions de côté. En témoignent les expertises de la Sfil ou de la Caisse d’Épargne Île-de-France comme illustrations du rôle des banques dans la lutte contre le réchauffement de la planète.

Réglementation et fiscalité ne sont pas non plus oubliées. Quant aux problématiques paiements, technologies et innovations, elles s’inscrivent sur une quinzaine de pages dans votre Revue Banque du mois de juin. Celle-ci se termine par un retour sur le Position Paper du France Payment Forum et le projet de Central Bank Digital Currency mené par la réserve fédérale de Boston avec le MIT. Un billet qui nous rappelle qu’une monnaie, depuis Aristote, a trois grandes fonctions : un moyen d’échange, un étalon de valeur et une réserve de valeur. À la fois un appel à la mesure et un rappel des limites. Connais-toi toi-même.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº869