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Économie

« Quand le bâtiment va, tout va »

Créé le

09.11.2012

-

Mis à jour le

27.11.2012

Après l’emballement du début de la décennie précédente, le marché du logement aux États-Unis s’est retourné à partir de l’été 2005, avant de s’effondrer. L’éclatement de cette bulle a été un des déclencheurs de la crise que nous traversons, notamment à travers la titrisation des crédits subprime. Pendant plusieurs années, ce secteur a traversé une dépression : les prix dans l’ancien ont perdu près de 40 %, le nombre de mises en chantier a été divisé par presque cinq. Cette situation a été un frein au rétablissement de l’économie, d’autant que le secteur est riche en emplois, qu’il représente une part importante du patrimoine des ménages et influe donc sur leur comportement d’épargne et de consommation, et enfin qu’il est fortement présent dans le bilan des institutions financières. Depuis quelques mois, après quelques faux départs et beaucoup d’hésitations, on voit enfin un redémarrage de ce secteur. Les stocks de logements anciens à vendre, qui avaient énormément gonflé, se rapprochent désormais de la normale et ne pèsent donc plus sur les prix, qui repartent graduellement à la hausse. La part des « ventes forcées » a nettement baissé, reflétant le recul des saisies pour impayés. Cette amélioration dans le marché de l’ancien a des répercussions dans le neuf : les prix de l’ancien redémarrant, une partie des acquéreurs se reporte sur la construction. Les mises en chantier sont 35 % plus nombreuses qu’il y a un an et les stocks de logements neufs à vendre sont plus de deux fois inférieurs à la moyenne d’avant la crise. Certes, le logement ne représente plus aujourd’hui que 2,5 % du PIB nominal, au lieu de 4,5 % en temps normal et 6 % au plus fort de la bulle. Aussi, la contribution du secteur à la croissance sera dans un premier temps plus faible. Mais comme on le mentionnait plus haut, l’importance de ce secteur réside aussi dans l’emploi, la confiance des ménages et la santé des institutions financières. Son rétablissement, qui se confirme de mois en mois, est donc du meilleur augure. S’il est sans doute encore un peu tôt pour appliquer la phrase de Martin Nadaud, député de la Creuse pendant la IIe République, qui donne son titre à cette chronique, nous sommes en bonne voie !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº754
RB