Lors d’une conférence organisée le 10 septembre dernier, Visa Europe France a dévoilé son plan d’attaque pour inciter les professionnels à acquérir des cartes Visa Business. Selon l’association, les transactions entre entreprises non réglées par carte bancaire atteignent 3 000 milliards d’euros dont 389 milliards pour la France, ce qui signifie un potentiel de développement conséquent pour les cartes d’entreprise. Mais pour le moment, les chefs d’entreprises français se montrent encore réticents à l’utilisation de ces cartes de paiement professionnel. Des études ont révélé que les dirigeants utilisent majoritairement des chèques. Seuls 18 % d’entre eux utilisent une carte bancaire spécialement dédiée à leurs dépenses
Selon Bernard Haddad Cohen, président de la Commission de financement CGPME, « le chèque devrait progressivement disparaître, car aller déposer un chèque, c’est parler à un horodateur. De plus, cela représente une perte de temps, alors que la carte bancaire fait gagner du temps et permet une traçabilité des dépenses. L’impulsion à utiliser davantage la carte bancaire doit venir du banquier avec lequel un dialogue doit s’installer. »
Visa Europe doit trouver les moyens de faire tomber les freins à l’utilisation de la carte bancaire chez les professionnels. « Les facteurs de changements réglementaires ou technologiques sont des occasions pour proposer des nouvelles solutions de paiement aux professionnels. Par exemple, l’essor du commerce électronique et le développement du paiement mobile devraient augmenter le taux d’acceptation de paiement par carte » a assuré Emmanuel Robert, responsable de l’offre carte chez Visa Europe. Pour Henri Boulan, « la banque doit être force de proposition, car le professionnel cherche toujours à gagner de la simplicité et du temps. Il faut le convaincre du bénéfice obtenu. La banque devra dépasser les problèmes d’amorce en favorisant le marketing par l’objet qui peut, par exemple, se traduire par un système de trois mois à l’essai. »
Visa Europe propose aux banques de développer l’équipement systématique à l’ouverture du compte professionnel à travers des outils pour former le réseau et un nouveau produit d’entrée de gamme. L’association préconise également de se différencier des autres moyens de paiement, en proposant un service additionnel, comme par exemple une hotline juridique.
Pour atteindre ses objectifs, Visa Europe prévoit d’investir 500 000 euros par pays en 2013 (hors budget de communication) et un traitement particulier pour la France, avec 950 000 euros d’investissement en 2013.